Citizen Eye

Alexander von Schlippenbach


Alexandre von Schlippenbach © Laurent Poiget

Est-il pianiste plus familier de la musique de Monk qu’Alexander von Schlippenbach ?

Non, sans doute. L’Allemand a en effet de sérieux états de service à faire valoir en matière de défense et illustration du répertoire du grand Thelonious. Outre les nombreux disques et concerts, souvent en solo, qui l’ont vu reprendre des thèmes de l’énigmatique génie, on se souvient de son projet « Monk’s Casino » où, avec son quintette, il avait abordé chacun des soixante-dix thèmes de Monk qu’il avait recensés et, pour certains, exhumés.

C’était déjà à La Dynamo de Banlieues Bleues, à Pantin, que s’était produit le Monk’s Casino, et c’est encore dans ce lieu indispensable que le 4 octobre dernier, Alexander von Schlippenbach s’est, une fois encore, confronté - cette fois en solo - à l’anguleuse musique de Thelonious Monk. Il s’agit bien en effet d’une éternelle confrontation avec cette musique qui résiste, qui lui tire des grognements. Mais le résultat a comblé, par son authenticité, les oreilles exigeantes qui s’étaient massées dans la salle.