Chronique

Ambrose Akinmusire

A Rift in Decorum, Live at the Village Vanguard

Ambrose Akinmusire (tp), Sam Harris (p), Harish Raghavan (b), Justin Brown (d)

Label / Distribution : Blue Note

En enregistrant live au Village Vanguard, Ambrose Akinmusire s’inscrit dans une grande tradition où des noms prestigieux – John Coltrane, Bill Evans, Stan Getz ou encore Sonny Rollins pour n’en citer que quelques-uns – l’ont précédé. Le trompettiste américain et ses musiciens – tous les trois étaient déjà sur The Imagined Savior Is Far Easier To Paint – mettent ainsi leurs pas de géants dans ceux d’autres colosses du jazz. On pourrait dès lors escompter une forme de classicisme tout à fait en phase avec le club new-yorkais, ce que confirme par ailleurs la configuration en quartet, piano, basse, batterie, trompette. On n’aurait d’ailleurs pas tort puisque nombre des seize morceaux de cet album relèvent d’une esthétique familière à celles et ceux qui aiment le jazz de club. Si faille il y a, ce n’est pas ici qu’il faut la chercher. Ou alors en précisant que faille n’est pas synonyme de rupture.

En revanche, quelques morceaux dont le très long « Maurice & Michael (Sorry I didn’t Say Hello) » qui ouvre l’album ou encore « Moment In Between The Rest (To Curve An Ache) » sortent des sentiers battus. Sur ces deux morceaux, tandis que piano, basse et batterie, imperturbables et de manière très obsessionnelle, assoient la rythmique, Ambrose Akinmusire développe de longs discours pleins d’émotion. Indiscutablement, ce monsieur sait parler aux gens de goût.