Chronique

Black Flower

Future Flora

Nathan Deems (as, bs, kaval, ney), Jon Birdsong (cnt), Wouter Haest (org), Filip Vandebril (b), Simon Segers (dm)

Label / Distribution : SDBAN

C’est du belge. De l’afrobeat à la sauce flamande lorgnant vers un dub psychédélique, voire vers… le maloya ! Emmené par un duo de soufflants qui signe toutes les compositions, le combo étire les univers rythmiques et mélodiques sur fond de grosse basse envoûtante (lorgnant vers la saturation façon The Ex, ces anarcho-punks bataves qui tâtèrent de l’éthiojazz), de batterie obsédante et de clavier ensorcelant.
Le tout baigne dans une spiritualité sans fard, conviant Orient et Occident, Afrique et Asie, dans une danse émancipatrice, renouant ainsi avec les racines de la musique éthiopienne moderne, qui était elle-même le fruit d’un métissage de traditions disparates. Black Flower convie à une transe festive et mystique, dans un dépouillement musical de très bon ton.
Saxos et cornet dialoguent, se rejoignent, s’éloignent dans d’étranges mélopées pendant que la basse et le clavier expérimentent des tensions et des résolutions parfois improbables mais toujours fondées sur un beat diablement efficace. L’usage d’instruments « ethniques » comme la kava ou le ney se fait dans une remarquable économie de moyens, comme un signe de respect pour leurs origines populaires. Bluffant de bout en bout.