Scènes

Blast + Benjamin Flao

Le groupe est venu jeter l’encre au Périscope.


Photo Raphaël Benoit

Le trio Blast a convié le public lyonnais pour une soirée haute en couleur

Pour la sortie de son deuxième album Drifting, le trio Blast a convié le public lyonnais au Périscope pour une soirée haute en couleur. Outre la découverte de ce répertoire inédit, ce fut l’occasion de dévoiler la nouvelle création scénique du trio, qui en l’occurrence s’est fait quartet.

Entre le dessin et Blast, c’est une longue histoire qui trouve son fondement dès les débuts du groupe, puisqu’il tire son nom de la célèbre BD de Manu Larcenet. Rien d’étonnant, donc, qu’en 2017, dans le cadre du Festival Lyon BD, le Périscope propose au groupe et au dessinateur Benjamin Flao de collaborer pour un concert dessiné improvisé. L’alchimie est telle que l’idée de monter un projet ensemble germe très rapidement. Reprise par le collectif Pince Oreilles en coproduction avec le Périscope, cette création ne pouvait trouver meilleur écrin que la release party de Drifting, dont Benjamin Flao signe la pochette.

Tout converge vers l’écran où se joue le dessin : le public, mais aussi les musiciens qui semblent s’imprégner des traits du dessinateur et sont tout à la fois acteurs et spectateurs. Les courbes sont musicales, la musique est imagée et Benjamin Flao improvisateur, coloriste de Blast, à partir de vignettes mouvantes, raconte des histoires que les sonorités du trio influencent.

Musicalement, le nouveau répertoire marque une réelle montée en puissance du groupe. L’identité de Blast est là, elle a mûri. Abouti et cohérent, le propos est plus clair et direct que jamais. Les torsions sonores se résolvent en nappes mélodiques et harmonieuses. Les musiciens prennent plaisir et jouent avec une simplicité déconcertante une musique pourtant jamais simpliste. Côté technique, il ne faut pas oublier Matthieu Rubin aux manettes : il traite le son du groupe d’une manière puissante, ample, et donne aux compositions une teinte qui se démarque du travail d’Adrian’ Bourget sur Drifting. Deux approches différentes mais complémentaires.

Le public venu nombreux a été conquis par la force et la beauté de ce concert à regarder. Habilement mise en lumière par Benjamin Thielland, la musique nourrit les images qui nourrissent la musique et ce mouvement perpétuel crée une planche de bulles sonores, le temps d’une histoire du soir ; de celles qui s’impriment et restent.