Chronique

Boris Vian / L’incandescent

Les grandes Heures

Label / Distribution : INA

Double disque d’archives en coffret, édité par l’INA et Radio France. Sous la direction artistique de Nicole Bertolt, ce sont plus d’une vingtaine d’extraits d’émissions qui sont proposés et qui, tous, mettent le sujet Boris Vian en avant. Des entretiens, des reportages, des débats, des extraits de spectacles, de la musique, tous ces éléments sont présentés par ordre chronologique, jusqu’à l’extrait du Journal de midi du 23 juin 1959 annonçant la mort prématurée du plus magnifique des dilettantes.

On y trouve de sacrées merveilles, comme une « étude analytique des bagarres à la chambre » datant de 1947 dans laquelle Boris et son orchestre mettent en musique les aléas politiques des débats à l’assemblée, ou quelques bonnes idées concernant l’urbanisme à Paris que l’ingénieur Boris, dans une émission de 1954, tente de réformer. Il est également amusant d’écouter ces voix aux intonations désuètes, au parler ourlé, témoignage d’une époque où, certes, les médias étaient sous contrôle de l’État, mais où l’on y prenait l’auditeur pour un individu intelligent et curieux, et où on parlait culture à des heures décentes.

Ce coffret, essentiel pour tout amateur de Vian, il complétera la biographie complète et passionnante de Philippe Boggio (Flammarion). Dans le livret, José Artur dresse un portrait personnel et plein de tendresse de l’écrivain. On y trouve cette jolie formule : « Vian était un Apache qui refusait de marcher en file indienne ».