Chronique

Carmine Ioanna quartet

Soli in viaggio

Carmine Ioanna (acc), Alex Gorbi (b), Francesco Savoretti (perc), Daniele Castellano (g) + Luca Aquino (tp), Rosa D’Agnese (voc), Claudia D’Amico (voc), Ketty Teriaca (p)

Label / Distribution : Bonsai Music

Drôle d’album que ce Soli in viaggio. Drôle d’album car, alors que le titre laisse entendre un voyage en solitaire, on a une multitude de sons, de phrases, de rythmes complètement exacerbés. Là où on attendrait quelque chose de l’ordre de l’introspection, on a affaire à un style presque foutraque. Que chaque musicien du quartet soit crédité, outre de son instrument originel, de la mention « multi-effects » en témoigne. Il y a en effet quelque chose de débridé dans ce riche panel de sons.

On notera en outre que nombre de morceaux évoquent le voyage dans l’espace. « Apollo 11 », « Due anelli per Saturno », « Laika », « No Gravity ». Pourtant la musique nous laisse les deux pieds bien ancrés sur le plancher des vaches. Si certains morceaux, notamment « L’una in Venere » ou encore « Nebulose » s’avèrent potentiellement aériens, la plupart nous renvoient à un univers très terrien. Avec toute son histoire autour de la fête, l’accordéon y contribue bien entendu. Mais pas seulement : nombre de compositions, « La nana rossa » et « La danza delle cicogne » parmi d’autres, relèvent de la new musette et nous amènent du côté du bal, de la guirlande guinguette et du p’tit coup à boire.

Il s’agit donc d’un drôle d’album, original certes mais pas inoubliable non plus. Quoi qu’il en soit, le projet interpelle et il est bon d’y jeter une oreille curieuse.