Chronique

Charenée Wade

Offering

Charenee Wade (voc), Brandon McCune (p), Dave Stryker (g), Lonnie Plaxico (cb), Alvester Garnett (d). Avec Stefon Harris (vib), Christian McBride (voc), Lakecia Benjamin (as), Malcolm-Jamal Warner (voc), Marcus Miller (bass cl)

Label / Distribution : Motéma/Membran

Osons le dire : Charenée (prononcez Char-René) Wade n’est pas la chanteuse américaine la plus connue de ce côté-ci de l’Atlantique. Mais ce joyau qu’est Offering, consacré aux textes de Gil Scott-Heron mis en musique par Brian Jackson, devrait la faire connaître davantage.

Charenée Wade, qui a grandi en écoutant l’activiste de Chicago (décédé en 2011) et fut plus tard une étudiante engagée, offre ici un écrin à ses poésies en réarrangeant les compositions mais en respectant la poésie et l’esprit de liberté de ce héraut contestataire de la black music.

Si la liberté souffle sur cet Offering, on n’est jamais dans le free, mais dans un jazz « bluesy ». On connaissait la version soul et déchirante de « Home Is Where The Hatred Is » enregistrée par Esther Philips en 1971 ; Wade en fait une chanson jazz tonitruante. On y trouve une majorité de ballades, mais quelques titres franchissent les barrières, comme les très funky « Ain’t No Such Thing As Superman » ou « The Vulture ».

Pour cette œuvre majeure, la chanteuse a pressenti des invités de marque : Christian McBride, l’acteur Malcolm Jamal Warner, Marcus Miller, ou encore Stefon Harris. Présent sur six titres, celui-ci déroule des rubans de notes soyeuses sur lesquels Charenée Wade, non démonstrative mais puissante et souple, à l’aise dans tous les registres (« Offering », « Song Of The Wind ») poétise avec ivresse.