Chronique

Dave Douglas & Chet Doxas Riverside

The New National Anthem

Dave Douglas (tp), Chet Doxas (cl, saxes), Steve Swallow (elb), Jim Doxas (dm)

Label / Distribution : Greenleaf Music

Alors que le jazz, musique de métissage s’il en est, et les musiques improvisées sont parcourus d’influences venues du rock ou du hiphop depuis de nombreuses années, le trompettiste, compositeur et patron de label américain Dave Douglas revisite quant à lui le répertoire américain, que ce soit avec son nouveau quintet (entouré de John Irabagon, Matt Mitchell, Linda Oh et Rudy Royston), en duo avec le pianiste Uri Caine, en hommage à Wayne Shorter avec Joe Lovano et Soundprints, voire dans une certaine mesure avec son Brass Ecstasy inspiré par le travail de Lester Bowie. Dans cette même lignée, on trouve le quartet Riverside que Douglas mène avec Chet Doxas, le clarinettiste et saxophoniste canadien, Jim Doxas (batteur et frère de Chet) et le grand Steve Swallow.

Après un premier album éponyme puisant son inspiration dans le travail mémorable de Jimmy Giuffre, ils sont de retour avec un répertoire qui emprunte cette fois trois compositions de la grande Carla Bley, auxquelles s’ajoutent des titres signés Douglas, Doxas et Swallow. La musique est toujours primesautière, légère, superbement propulsée par le bassiste et le batteur, offrant un bel espace de jeu à Douglas et Chet Doxas. La musique circule avec bonheur des anches au cuivre, en une sorte de discours ininterrompu, parfois les voix se mélangeant avec beaucoup de liberté, dans une sorte de discussion enlevée. Ce quartet fonctionne à merveille, démontrant un vrai sens de la dramaturgie et de l’écoute mutuelle ce qui apporte beaucoup de fraîcheur à la musique. Et toujours, cette pointe d’humour qui vient ponctuer certains morceaux tel « Enormous Tots ».