Chronique

Duke Ellington

Claude Carrière : La chanson de Duke

Label / Distribution : Cristal Records

Concepteur et auteur, il y a quelques années, d’un « Tout Duke » à la radio qui avait bien des adeptes et qu’on ferait bien de rééditer (mais sous quelle forme ?), Claude Carrière poursuit avec obstination son travail autour de l’œuvre ducale, sans oublier le reste du jazz qu’il connaît, et défend avec pertinence. Voici donc, en un coffret de cinq CD aux pochettes colorées et originales, un parcours très complet des « chansons » de Duke Ellington [1], et donc de ses vocalistes, hommes ou femmes.

Côté femmes, après le célèbre « Creole Love Call » qui fait entendre Adelaide Hall, c’est Ivie Anderson, chanteuse vedette de l’orchestre dans les années 30, qui tient la corde. Au début des années 40 lui succède une Kay Davis à la voix éthérée, puis l’excellente Betty Roché, sans doute la vocaliste la plus talentueuse que le Duke ait engagée. Côté voix masculines, moins de talents évidents si l’on excepte Herb Jeffries ou Al Hibbler, ainsi que les parties chantées par Ray Nance.

Le plaisir que prendra l’amateur à ce coffret, même s’il possède déjà nombre de versions des thèmes proposés, tient à ce que Claude Carrière est allé chercher dans sa collection beaucoup de prises rares (concerts, radio), qui donnent l’occasion d’entendre aussi les grands solistes de l’orchestre au sommet de leur art. Alors, amateurs ou débutants, ce coffret est pour vous.

par Philippe Méziat // Publié le 30 mars 2015

[1Originaux instrumentaux auxquels on a ajouté des paroles, ou « songs » composés au départ comme tels.