Fabian Daurat quartet

Autoproduction

Si les huit premières plages se laissent écouter avec un plaisir évident, sans toutefois susciter un enthousiasme total (un bon disque de plus dans la petite avalanche de sorties), la toute dernière, qui donne son titre au disque, est un petit miracle de poésie : plutôt que de se référer allusivement à Wes Montgomery (sa composition « Call It A Day ») ou à George Benson (« Syrius », également de son cru ou « Les feuilles mortes »), Fabian Daurat se relie à lui-même tout en évoquant Jim Hall - ne serait-ce que par la citation à peine voilée du « I Hear A Rhapsody » de son duo avec Bill Evans.

Je suis beaucoup plus réservé sur le chanteur que sur l’instrumentiste qui, récemment sorti de la Berklee School, possède une réelle personnalité, sonore bien sûr mais aussi sur le plan du développement des solos, tout en économie sans esbroufe (péché mignon de beaucoup de nouveaux venus). Rémi Vignolo, ancien contrebassiste venu à la batterie, assure énergiquement la rythmique avec un infrangible Samuel Hubert ; une mention particulière au pianiste catalan Albert Marques (particulièrement en vedette sur son beau « Granollers »).

Il serait vraiment dommage que ce premier opus passât inaperçu.