Chronique

Festen

Festen

Isak Hedt Järn (s, cl), Lisa Ullén (p), Elsa Bergman (b), Erik Carlsson (dm)

Label / Distribution : Clean Feed

Formation suédoise respectant parfaitement un équilibre paritaire entre garçons et filles, Festen réunit quatre volontaires pour le débordement et la production de sons comme exutoire. En quatre pistes plus ou moins longues qui creusent ou, pour être plus précis, dévastent le champ d’investigation fixé, ce quartet s’acharne, avec une volonté de fer, à prolonger une musique libertaire qui ne s’embarrasse de rien d’autre que d’offrir à l’auditeur un constant stimulus aussi excitant que par moments entêtant.

Refusant bien évidemment toute mélodie ou structure rythmique répétitive, on est embarqué dans une tempête hurlante et dissonante qui, sur “In The Kitchen” notamment, se construit autour de cellules haletantes qui se transforment et s’effondrent en permanence. Les paroxysmes sont rapidement atteints pour s’éteindre puis repartir aussitôt et dessiner des paysages tourmentés. Soutenu par une section basse-batterie qui charpente l’ensemble par un flux continu et bringuebalant, la première ligne voit la confrontation d’un piano très percussif (dont on ne peut qu’admirer l’obstination) et d’une clarinette ou saxophone volontairement insaisissables quoique criards.

A l’inverse, dans les (quelques) temps d’accalmie, l’approche pianistique se fait plus contemporaine et les propositions immobiles s’étalent alors en larges plages monochromes. Mais tout cela ne dure pas, on s’en doute. Certains jours, on s’enthousiasme, d’autres fois on s’agace franchement. A vivre sur scène certainement.