Chronique

Flavio Minardo

Aray

Flavio Minardo (sitar, g), Simone Mauri (bcl, cl), Federico Sanesi (perc, tablas).

Label / Distribution : Altrisuoni

Un bien curieux objet sonore que cet Aray. Côté instruments, les timbres de la clarinette basse et du sitar révèlent une association rare qui fait ici merveille, tandis que côté instrumentistes, les rôles s’échangent tour à tour au fil de sept compositions du guitariste où la clarinette improvise sur les arpèges égrenés par la guitare ou bien écoule avec simplicité de courtes cellules mélodiques sur lesquelles s’appuient les envolées lyriques de sitar.

Rythmiquement, les percussions très discrètes, souvent jusqu’au silence, viennent essentiellement souligner un propos centré sur une mélodie qui se veut chantante, douce et tendre à la fois, et qui ne parvient pas toujours à éviter l’écueil confortable du mièvre. En outre, si l’on voulait absolument chercher dans ces morceaux une référence à l’univers jazz, il faudrait la trouver dans la seule présence de soli. Sur des arrangements minimalistes où la redondance s’entend comme une invitation au voyage, on est censé aller en Inde alors qu’on fait trop souvent du surplace dans une world acoustique très imagée, tirant sur la pop.

Au final, on revient déçu par la rigidité des rôles, le manque de variations dans l’exploitation de l’espace sonore et la trop grande similitude des compositions – esprit lyrique, progression harmonique, chorus… Pas très convaincant donc, et même un brin complaisant.