Chronique

Fred Delplancq

Talisman

Label / Distribution : Talisman-Music

Trois ans se sont écoulés depuis Witches dance, le précédent album de Fred Delplancq (The Wrong Objet) - trois ans de rencontres, de voyages, de tournées, de réflexions, d’amitiés et d’amour, mais surtout le temps nécessaire pour composer tous les morceaux de ce nouveau petit bijou. Au final, une musique forte, énergique, originale sans tomber dans l’extravagant ou l’inaudible. Pas de standards donc, mais du beau travail, de la prise de risque venant d’un musicien qui a quelque chose à dire, une personnalité propre et qui ne se retient pas de l’exprimer.

Dix compositions autour d’un quartet dans l’air du temps : au piano, Vincent Bruyninckx, flamboyant et charismatique, volant fréquemment la vedette à Fred Delplancq, un nom à retenir, à la basse, un Sam Gerstmans trsè en forme, et aux drums, Toon Van Dionant qui, ingénieux, distille un tempo et quelques solos originaux tout au long de « Talisman ».

Sans oublier, la présence exceptionnelle du trompettiste Jean-Paul Estiévenart, brillant comme toujours et dont la rencontre avec Delplancq sur le quatrième morceau met l’eau à la bouche, dans l’hypothétique attente d’un album commun.

Enfin, cet enregistrement ne sonnerait pas aussi bien sans la présence chaleureuse du maître des lieux, dont le réel talent de compositeur et le son mélodieux, puissant, très « coltranien », mais surtout sincère, ne font que confirmer tout le bien qu’on pensait de lui, et surtout qu’il faudra continuer à penser Delplancq lorsqu’on évoquera le jazz belge et européen.

Talisman est donc un bel et bon album, totalement abouti, qui ne s’autorise qu’une ou deux ballades, le temps de reprendre son souffle, avant de redémarrer dans le monde musical de Monsieur Delplancq.