Chronique

Fred d’Oelsnitz Trio

Fresh Time

Fred d’Oelsnitz (p), François Gallix (b), Stéphane Foucher (dms).

Label / Distribution : Imago Records

Depuis le début des années 90, le pianiste niçois Fred d’Oelsnitz poursuit une carrière sur fond de paysages musicaux très variés (notamment en intégrant le mythique Magma de Christian Vander en 2002), lui permettant de se créer petit à petit un univers singulier et solide.

En 2010, il sort un premier album « The Pool Cue And The Piano », avec son propre trio : François Gallix est à la contrebasse et Stéphane Foucher à la batterie. Deux invités les rejoignent pour l’occasion : Tony Pagano au saxophone ténor et à la flûte et Benoit Baud au saxophone alto, mais ce sont trois soufflants qui officient réellement sur le disque puisque Fred d’Oelsnitz joue également du cornet.

Voici le trio de retour avec « Fresh Time », un disque à reliefs, bouillonnant d’idées. L’album commence avec le titre éponyme, par une entrée toute en douceur, à pas feutrés, jusqu’à ce que les accords du piano introduisent un swing au groove impeccable. Le ton est donné : plus d’une heure d’un répertoire varié, qui parfois s’engouffre habilement hors des sentiers battus que le trio piano/basse/batterie induit. Jouant constamment sur le fil qui relie la tradition du jazz en trio avec des structures plus contemporaines, Fred d’Oelsnitz se balade sur son piano tel un funambule, soutenu par une section rythmique redoutablement efficace.

Ces trois-là se connaissent et interagissent avec beaucoup d’aisance et de liberté ; il en découle une musique fluide, où transparaît une joie communicative. On ne s’ennuie pas une seconde avec ce disque qui a constamment quelque chose de pertinent à dire, et qui nous fait réagir, souvent en tapant du pied. Le genre de disque qui donne immédiatement envie de découvrir le groupe sur scène. Il n’y a plus qu’à.