Chronique

Gary Lucas

The Edge of Heaven

Gary Lucas (g), Celest Chong, Gisburg (voc), Jonathan Kane (d), Ernie Brooks (b)

Label / Distribution : Label Bleu

C’est dans le Magic Band de Captain Beefheart que Gary Lucas s’est fait connaître. Fort de cette expérience, il a joué depuis avec des personnalités variées, de Léonard Bernstein à Jeff Buckley, en passant par John Zorn…

Durant l’été 76, bloqué à Taipei, il est tombé amoureux des chansons de Chow Hsuan et Bai Kwong, célèbres chanteuses outre-Atlantique des années 30/50. Vingt-cinq ans après ce coup de foudre musical, sort The edge of heaven, dédié à ce répertoire insolite pour nos oreilles occidentales.

Que peut-on y trouver ?

Des petites scènes musicales en forme de sucre d’orge, à déguster sans modération, sans craindre l’indigestion. C’est effectivement assez touchant d’entendre ces chansons kitsch (sans jugement de valeur) et il faut louer Gary Lucas de ne pas avoir versé dans l’exotisme de pacotille. Au contraire, il aborde ce répertoire avec la fraîcheur et le recul nécessaire. De ses guitares, il tire une palette de sons assez incroyables, clairs, cristallins, ou alors bluesy. La moitié du répertoire est purement instrumentale. Elle permet d’apprécier la maestria de ce prodigieux guitariste, par exemple sur Old Dreams (ah ces cascades perlées de notes !) ou The Mad World (passages en harmonique à vous donner des frissons). Sur l’autre moitié, deux chanteuses viennent donner des couleurs enfantines ou suaves à ces drôles de chansons.

Que dit on dans ces cas là ?

Tout simplement : bravo !