Chronique

Geir Sundstøl

Brødøs

Geir Sundstøl (pedal steel, national duolian, sitar, b, perc, clav, harmonica, cümbüs, banjo, mandoline, marxophone), Erland Dahlen (d, perc, voc), David Wallumrød (clav), Sanskriti Shrestha (tablas, voc), Mats Eilertsen (b, voc), Jo Berger Myhre (clav), Nils Petter Molvær (tp)

Label / Distribution : Hubro

Brødøs est un album où tout est ralenti. Les sons y flottent, s’y déploient aussi lentement que profondément. Celles et ceux qui avaient goûté Langen Ro, le précédent disque de Geir Sundstøl, y retrouveront cette esthétique éthérée, aérienne. Le choix d’une National Duolian et le jeu au bottleneck donnent en outre un cachet presque Midwest.

Mais ce qui est plus caractéristique encore, c’est le mélange avec l’électrique et surtout l’usage d’un grand nombre d’instruments. A titre d’exemple, Geir Sundstol y joue de la guitare, du sitar, de la basse, de la pedal steel, de l’harmonica, du banjo, de la mandoline, du marxophone, du pianochordia. On trouve sous les mains de David Wallumrød et Jo Berger Myhre six claviers différents et une multitude de percussions avec Erland Dahlen, instruments auxquels il faut ajouter la trompette de Nils Petter Molvær, les tablas de Sanskriti Sheresta et la basse de Mats Eilertsen.

De fait, les plages sonores sont riches, volumineuses et sur un tempo lent, sinon alangui, ces innombrables étages sonores se déploient à tel point qu’on imagine volontiers une musique électronique, ce qu’elle n’est pas. La touche psychédélique est indéniable car omniprésente et dès les premières notes, en l’occurrence un glissando sur National Duolian, on s’évade pour ce que la page du label appelle, dans une synthèse hardie, « cinematic travelogue ».