Chronique

Georgie Fame

Poet in New York

Georgie Fame (voc), Bob Malach (sax), David Hazeltine (p), Peter Washington (b), Louis Hayes (d).

Label / Distribution : Go Jazz

Georgie Fame est surtout connu du public pour ses tubes des années 60 (Yeah Yeah ! ou The Ballad of Bonnie and Clyde) avec les Blue Flames - dont John McLaughlin fit partie - ou comme organiste de Van Morrison. Mais Georgie Fame, le british, a toujours été un jazzman. Pour s’en convaincre, il n’est que de considérer le répertoire des Blue Flames, principalement inspiré de celui du Tympani Five de Louis Jordan, ainsi que les nombreux apports du jazz dans ses enregistrements ultérieurs. Ce n’est donc pas une véritable surprise que d’entendre Fame dans le contexte de cet album. Ben Sidran, qui connaît bien le chanteur / organiste depuis de nombreuses années a eu l’idée de le mettre en situation, épaulé par une rythmique solide où Louis Hayes, batteur de Cannonball Adderley, tire à merveille son épingle du jeu.

Superbement inspiré par son mentor, Jon Hendricks, le chanteur possède un swing digne d’un grand du bebop. Du premier thème Tuned In To You, dédié au saxophoniste Benny Golson au Lush Life de Billy Strayhorn, il nous enchante par son phrasé subtil. Il reprend ici avec bonheur la formule célèbre initiée par le trio Lambert, Hendricks & Ross qui consiste à chanter les chorus d’instrumentistes célèbres. Il se révèle à cette occasion un fin parolier. Sur Girl Talk, il est rejoint au chant par Ben Sidran pour un duo complice. Avec On A Misty Night, That’s The Way It Goes et Accentuate The Bass, l’œuvre de Tadd Dameron est ici particulièrement à l’honneur. Le pianiste David Hazeltine et le saxophoniste Bob Malach sont des habitués du label Go Jazz et de fins instrumentistes. Poet In New York est déjà un classique. Ce disque a obtenu en 2000 le prix Billie Holiday de l’Académie du jazz (meilleur disque vocal de l’année). Quelle sage décision !