Chronique

Gregory Porter

Water

Label / Distribution : Motéma/Membran

Un « jeune » chanteur, c’est ainsi que Gregory Porter est présenté. Pourtant à l’entendre, on peut en douter : il possède une voix étonnante. Ni exceptionnelle, ni très caractérisée, mais d’une justesse et d’un feutré sérieux qui sied parfaitement aux thèmes composés pour ce disque. Parce qu’en plus, il écrit ses textes et la musique. New-Yorkais, amateur de musiques vocales noires, religieuses ou profanes, il tire de ses références un sens du swing et de la mélodie teinté de soul. Ses textes poétiques sont urbains, décalés et rythmés.

Accompagné par Chip Crawford au piano, Aaron James à la contrebasse, Emmanuel Harold ou Chuck Mcpherson à la batterie pour le trio de base, il s’adjoint quelques invités, Melvin Vines, Curtis Taylor, Kafele Bandele (trompettes), Yoske Sato et James Spaulding (sax alto) ou Robert Stringer (trombone).

Le disque s’ouvre sur « Illusion », petite ballade qui finit comme elle commence, de manière impromptue. Les morceaux avec cuivres sont bien arrangés, dynamiques et sans surenchère. Sur « Skylark », un des quatre standards du disque, on admire particulièrement bien la technique vocale. Tenue des notes, justesse, effets de fêlures et grain de voix, vibrato… et surtout le swing. Sur « 1960 What », c’est en digne héritier d’Oscar Brown Junior qu’il se lance dans une sorte de blues rageur à la scansion énergique.

Une belle découverte que ce premier album, celui d’un artiste prometteur et inspiré.