Guillaume Saint-James Jazzarium

Dans le genre gonflé, le saxophoniste et compositeur Guillaume Saint-James, n’est pas le dernier.

Son sextet, une super machine détonante, aligne une équipe de haut vol : Geoffroy Tamisier (tr), Jean-Louis Pommier (trb), Didier Ithursarry (acc), Christophe Lavergne (d), Jérôme Séguin (b) et Emmanuel Bex (org). On a vu pire.

Avec Polis, c’est une cartographie urbaine qu’il propose. A la lecture du « Polis-Phonic Map » livré avec le disque, on comprend mieux le propos de cette musique délibérément tournée vers les sons de la ville : klaxons, sonneries de métro et de portables, moteurs d’engins… Enchaînées comme pour un itinéraire touristique, les plages et leurs séquences intérieures sont autant d’arrêts, de paysages, de sections urbaines. Comme une musique de film qui ne dirait pas son nom.

Les compositions du leader prennent bien en compte l’instrumentation particulière des trois cuivres, de l’accordéon et de l’orgue Hammond qui sonnent très métallique, très acide. Aussi le saxophone ténor et le trombone ont-ils à cœur d’arrondir les angles en poussant un peu le velouté sonore. Concrète et illustrative, donc, cette musique possède une énergie enthousiasmante qui doit beaucoup à ses acteurs, le Jazzarium, qui se visite en famille, comme on fait une belle promenade au printemps.

C’est une nouvelle fois un jalon du jazz de l’ouest qui est posé, sachant que Guillaume Saint-James est également directeur artistique du très agréable et très exigeant festival Jazz aux Ecluses (à côté de Rennes), et que le disque est distribué par Plus Loin Music, le label de Yann Martin, également programmateur de Jazz à l’Etage, festival rennais. Il s’en passe, à l’ouest !