Tribune

Horace Silver (1928 - 2014)

Disparition du pianiste, compositeur et chef d’orchestre Horace Silver.


Co-fondateur des « Jazz Messengers », mais aussi de ce style de jazz qu’on a appelé « hard-bop funky », il laisse une oeuvre marquée par le blues et, paradoxalement en un sens, marquée aussi par la joie, la danse et la transe. Missionnaire auprès des « brothers », des « sisters » et des « fathers », il n’oubliait pas les « mothers » non plus, et au premier chef la sienne. Parcours bio-discographique.

Les fausses nouvelles entraînent parfois de bonnes réactions. Quand, il y a quelques mois, la nouvelle a circulé un temps qu’Horace Silver était mort, avant d’être démentie, j’ai cherché à mieux savoir qui il était en vue de rédiger un article sur lui. Et c’est ainsi que j’ai acquis son autobiographie, en anglais (américain), parue en 2006 sous le titre Let’s Get To The Nitty Gritty (« entrons dans les détails »). Pour moins d’un dollar, mais dix dollars de port, le livre (neuf) était dans ma boîte. Je l’ouvris, persuadé que, comme toujours, j’allais n’y rien comprendre très vite, et à ma grande surprise je ne le refermerais qu’une fois lu jusqu’au bout. Cet américain était à ce point direct, droit, simple et parlant, que je parvenais à comprendre l’essentiel, sans même avoir recours à un dictionnaire ! Comme dans sa musique, l’auteur de « Song For My Father » avait su écrire un livre à la portée de tous, qui ne cachait rien de sa vie et de ses pensées les plus intimes, sans jamais faire de la complexité la marque de sa création. Déjà, Horace Silver est tout entier dans cette façon de faire. On pourrait (presque) remercier, et ne rien ajouter.

Mais ce serait dommage. Profitons de cette belle « accessibilité » et donnons quelques repères, glanés au fil des chapitres. Et pour commencer, observons que dans des pages liminaires, Horace Silver fait d’abord la liste des gens qui ont compté dans sa vie (amis très intimes), puis signale ceux qui sont restés très liés avec lui (en quelque sorte le deuxième cercle), avant d’en venir à son histoire. Autrement dit, et il le souligne lui-même, ce qui aura compté dans sa vie au-delà des succès, ou de la succession de ses disques et concerts, c’est le lien qu’il a entretenu avec ses proches, famille ou amis. Et c’est cela qu’il met en avant d’entrée.

NAISSANCE ET ENFANCE

Horace Silver est né à Norwalk, Connecticut, le 2 septembre 1928, d’un père originaire des îles du Cap-Vert et d’une mère dont c’était le deuxième mariage et qui avait été domestique dans les maisons d’artistes de cinéma possédant des résidences dans le Connecticut, comme Boris Karloff, Bette Davis ou Ellery Queen. Elevé dans la religion catholique, celle de son père, il se souvient quand même avoir été marqué par les chants qu’il entendait lorsqu’il accompagnait sa mère, protestante et méthodiste, au temple, mais aussi par les musiques profanes jouées par les Cap-verdiens de sa ville, quand ils étaient ensemble. « I’ve always been a family person. » écrit-il, et on se rend compte très vite en effet de l’importance de la famille (au sens le plus large) dans la vie d’Horace Silver, et tout particulièrement de ses dimensions culinaires. Quand il présente quelqu’un, homme ou femme, il n’est pas rare qu’il indique d’abord si c’est « a good cooker » (ou pas…). Sa mère meurt brutalement quand il a neuf ans, et manifestement, le jeune garçon prend très mal cette disparition, en conçoit même un certain temps une vive colère contre l’Auteur des choses. Mais l’affection familiale prend vite le dessus, et il est élevé par sa grand-tante Maud. Son éducation musicale commence vers l’âge de six ans : il prend des leçons de piano, et sa première rencontre avec le jazz est liée à un concert de Jimmie Lunceford, qu’il écoute sans avoir pu rentrer dans la salle mais qui est déterminante : il sera musicien, et si possible dans cette musique-là. Auparavant, passionné par le cinéma, il avait rêvé d’être projectionniste.

L’ÂGE DES RÊVES

Passé dix ans, Horace Silver est inscrit à l’école de musique de Norwalk, et sa fascination pour Lester Young l’amène à choisir le saxophone ténor, sans pour autant abandonner le piano. Ses premières armes « professionnelles » seront marquées par cette double inscription et il tiendra assez longtemps ses deux possibilités. Ces années d’étude et de premières expériences de musicien sont à l’origine de rapports parfois compliqués avec un père qui craint que cette passion ne le mène pas loin mais, en même temps, ne veut pas lui couper toute possibilité de vivre les aventures qui le motivent. D’où de petits mensonges ici ou là, mais au bout du compte, une exploration lente mais régulière des possibilités de jouer, de monter de petits orchestres et même, au fil des ans, d’aller peu à peu voir ce qui se passe dans la grande cité, non loin de là, qu’on appelle New York. À propos de ses amours d’adolescent, il écrit : « I’ve had four loves in my life. Two of them came later on, during my adult years. The first two were puppy loves. (…) I remember one day she (une des deux jeunes filles) asked me what I loved the most, music or her. I politely said that I loved her, but deep down in my heart I knew that it was Lady Music that I loved the most. » A 18 ans, il trouve son premier emploi professionnel régulier comme pianiste dans un club de Hartford, et il s’installe dans cette ville, plus animée que sa ville de naissance.

JAZZ MESSAGE

Nous sommes à la toute fin des années 40, Horace Silver a vingt ans. Notons qu’il ne donne jamais de dates précises, avouant ne pas avoir la mémoire des dates, mais très précisément celle des événements et des personnes. Hartford étant une ville où les musiciens de jazz viennent souvent jouer, le trio d’H.S. sert de support à des souffleurs comme Lucky Thompson ou Stan Getz. Et ce dernier, convaincu du talent de notre pianiste, lui propose de tourner avec lui. Malgré la perte de salaire (de 125 dollars la semaine il passe à 75 : on reconnaît bien là la manière « Getz »), Horace Silver accepte évidemment. Les concerts en club (à Harlem) se succèdent. À cette époque Getz est très « accro » à l’héroïne, l’argent sert souvent à payer ses doses, et les musiciens qui l’accompagnent (par exemple J.J. Johnson) sont furieux et parfois violents. Horace Silver passe à travers tout cela avec une apparente bonhomie, dormant dans des dortoirs communs, mangeant dans des cantines associatives. Période heureuse car, dit-il, « nous faisions ce que nous aimions faire, jouer du jazz ». Le reste compte peu, si ce n’est les conquêtes féminines, et à ce sujet H.S. est loquace, précis également pour ce qui touche à la façon dont les blanches se comportent avec les musiciens noirs, et inversement pour les « black women » (pages 38-39). Déjà compositeur, Horace Silver rencontre à Boston Gigi Gryce (originaire de Hartford), qui lui conseille de créer sa propre maison d’édition, ce qu’il fait immédiatement (Ecaroh Music) ; il s’en félicitera toute sa vie. « Prudence, grande attention aux signatures de contrats » conseille-t-il aux jeunes musiciens. Remplacé par Al Haig, il joue avec un peu tout le monde à Harlem, entre 1951 et 1954, date à laquelle il intègre les « Jazz Messengers ». Période d’apprentissage, période heureuse : « Those were happy days. All my days were happy as long as I was playing with the cats and I was playing the music I love ». King Curtis, Lou Donaldson, Johnny Hodges, Kenny Dorham, Cecil Payne font appel à lui, mais aussi Coleman Hawkins, et le héros de son enfance Lester Young, fin 1953. Ce dernier - qui appelait tout le monde « lady » - désigne Horace du nom de « Lady Horoscope ». Entre eux, les musiciens se donnent des surnoms. Ainsi, H.S. est appelé « Funky Butt » par Stan Getz, « Cooker and Burner » par Major Holley, « Horation Piano Blower » par Percy Heath. En revanche, il affuble Art Farmer du nom de « Arturo Tosca Farmer ».

Compositeur, arrangeur, pianiste, Horace Silver conserve une certaine prédilection pour le ténor, jusqu’au jour où Sonny Stitt le persuade d’en jouer avec lui, et le crucifie méchamment. La leçon sera retenue et le ténor définitivement remisé. Sur le plan discographique, le lien avec le label Blue Note a été établi le 9 octobre 1952. Dans la série New Faces, New Sounds le BLP 1520 est consacré à deux trios différents d’Horace Silver. Quant au BLP 1518, qui date du 13 novembre 1954, il est est publié sous le titre Horace Silver And The Jazz Messengers. D’où l’ambiguïté qui préside alors aux rapports entre le pianiste et la formation d’Art Blakey. Il semble bien que ce soit le batteur qui ait fondé cette formation promise à un avenir durable, mais les responsables du label ont mis le nom du pianiste en avant dans la publication du BLP 1518, sans oublier que les BLP 1521 et 1522 du 21 février 1954 ont également fait entendre Silver comme pianiste des Messengers, avec Clifford Brown à la trompette ! Quelle époque ! Dans tous les sens du terme d’ailleurs, car après la séance du 23 novembre 1955 (Jazz Messengers At Café Bohemia, BLP 1507 et 1508) Horace quitte le groupe. Il s’en explique clairement dans son autobiographie, en disant que la plupart des musiciens du groupe étant accrochés à la drogue sous diverses formes (à part lui et Doug Watkins) ; gérer le quintet était devenu impossible, les retards lors des concerts devenaient insupportables et le leader prenait tout l’argent, quand il en restait. Quelques incidents avec les policiers le mettent injustement en cause également, mais il s’en sort grâce à son père, ou à la baronne Pannonica de Koenigswarter pour laquelle il écrira « Nica’s Dream ». En conséquence il finit par tirer sa révérence, non sans avoir pris racine auprès de Francis Wolff et Albert Lion, qui vont désormais lui faire toute confiance et réaliser, avec lui (et en parallèle avec l’organiste Jimmy Smith), les plus belles ventes du label, sous le nom d’« Horace Silver Quintet ». L’heure du « hard-bop funky » a sonné. Mais en attendant, et conformément à cette honnêteté qui nous le rend si précieux, Horace Silver rend hommage aux Messengers, en disant que ce fut là le meilleur groupe qu’il eût jamais connu, et que tous ces disparus lui manquent beaucoup.

LE QUINTETTE

Pianiste, Silver a forgé son style lentement, à partir de ceux de Bud Powell, Teddy Wilson, Art Tatum, Thelonious Monk et quelques autres. Virtuose modeste mais compositeur efficace, il va donner en quelques années au bop dur ses lettres de noblesse en réalisant une synthèse entre le blues, le jazz et le gospel, et donnant à cette musique un côté heureux, dansant, tirant même vers la transe. Du coup, ses thèmes vont devenir rapidement populaires, s’inscrivant dans un contexte où les notions de « brother », « soul brother » et autres figures de la fraternité et de la famille s’imposent, en liaison avec des références spirituelles. « Funky », ce hard-bop l’est par son côté « transpirant » et par l’évocation quasi directe du rapport entre les sexes qu’il sous-entend. Ecoutez, dans le disque Doin’ The Thing l’introduction parlée de « Filthy McNasty » pour vous en convaincre (BST 84076). Parfaitement en phase avec lui-même, mais aussi avec le temps qui veut retrouver un jazz du cœur et du corps (comme si, d’ailleurs, celui de Charlie Parker et Dizzy Gillespie ne l’était pas, mais c’est une autre histoire), Horace Silver va donc connaître une dizaine d’années de grand bonheur musical avec son quintette. Les premières faces notables datent de 1954 (« Doodlin ») ou 1955 (« The Preacher »), puis les tubes s’enchaînent : « Silver’s Blue », « Senor Blues », « No Smokin’ », « Home Cookin », « Sister Sadie », « Nica’s Dream », « Horace-Scope », « The Tokyo Blues », « Song For My Father », « The African Queen », « Serenade To A Soul Sister ».

Horace Silver a vingt-sept ans quand il crée son quintette, au départ pour le disque seulement, mais très vite, devant la demande, il accepte de se lancer dans une série de concerts, et recrute un agent qui lui sera fidèle jusqu’à sa propre disparition. Les membres de ce quintette vont souvent changer, d’une part parce que les musiciens ont plusieurs emplois et ne sont pas toujours libres, et d’autre part parce que Horace Silver aime expérimenter de nouvelles configurations. Vont se succéder, à la trompette : Kenny Dorham, Joe Gordon, Donald Byrd, Art Farmer, Blue Mitchell (qui restera très longtemps), Carmell Jones, Woody Shaw, Charles Tolliver, Randy Brecker, Tom Harrell pour finir mais ce sera déjà la fin des années 70. A part Lee Morgan - et Miles Davis, si l’on veut - on ne voit pas quel grand trompettiste ne s’est pas trouvé, à un moment ou à un autre, dans le quintet de Silver ! Au saxophone ténor : Hank Mobley, Clifford Jordan, Junior Cook (très constant), Joe Henderson, James Spaulding, Stanley Turrentine, Bennie Maupin. Même remarque : si l’on excepte John Coltrane et Sonny Rollins, quels grands du ténor n’ont pas joué dans ce quintette ? Johnny Griffin sans doute. Benny Golson et Wayne Shorter. Ce dernier étant membre au long cours des Messengers, avant de rejoindre Miles. À la contrebasse, Doug Watkins est longtemps le partenaire privilégié, mais on relève aussi les noms de Teddy Kotick, Gene Taylor très constant, Teddy Smith, Bob Cranshaw, Larry Ridley puis John Williams. Enfin aux tambours : Art Blakey une fois au tout début, Kenny Clarker, Art Taylor, Louis Hayes qui reste très longtemps aussi, Roy Brooks, John Harris Junior, Roger Humphries, très constant également, Mickey Roker, Billy Cobham Jr.

Ce quintette, on l’a dit, va enregistrer (pour Blue Note exclusivement, à part une session pour Columbia au tout début) une série d’albums devenus « cultes », qui se sont très bien vendus et ont assuré au label des revenus conséquents. Au point qu’on peut supposer que les succès du pianiste ont contribué aux « audaces » consenties par Blue Note relativement à des artistes qui vendaient moins, ou peu, comme Jackie McLean et plus tard surtout Andrew Hill. Quelques points de repère, qui rappelleront à tous de grands souvenirs : Silver’s Blue, Six Pieces Of Silver, The Stylings Of Silver, Finger Poppin’, Blowing The Blues Away, Horace Scope, Doin’ The Thing, Tokyo Blues, Silver’s Serenade, Song For My Father, Cape Verdean Blues, Serenade To A Soul Sister. Voici comment le pianiste définit le côté « funky » de son hard-bop : « The term »funky« in the jazz vocabulary means bluesy or down-to-earth. My music has been termed »funky« by jazz critics and fans. I remember showing my dad an article written about me in Downbeat magazine, which said that I was funky. Dad read this and was greatly offended. He said, »what do they mean, you’re funky ? You take a bath every day.« He didn’t know the jazz meaning of the word. » Le quintette de base fut d’abord le Blue Mitchell-Junior Cook band ; ensuite, pour certaines raisons, Horace Silver a remplacé Blue Michell par Carmell Jones, puis Junior Cook par Joe Henderson. À cette époque, disons jusqu’à la fin des années 60, la philosophie du compositeur de « Song For My Father » se résume ainsi : « Lady Music was my first love and has remained my primary love throughout the years. I have placed no other woman before her. » Mais l’âge aidant, et la société évoluant, la notion de « père » va prendre une nouvelle dimension, cependant qu’Horace Silver va se marier, et avoir un fils.

MIDDLE YEARS : PHILOSOPHIE ET SPIRITUALITÉ

En 1971, Horace Silver enregistre Total Response, avec son quintette et deux vocalistes, Andy Bey et sa fille Salomé. Sa musique prend un tour différent, il fait appel à des chœurs et ne va pas tarder à proposer une série de trois LP à Blue Note sous le titre général The United State Of Mind. Le premier disque ne se vend pas du tout mais le pianiste insiste, les responsables du label cèdent - rien n’y fera, l’œuvre ambitieuse et d’ordre spirituel n’aura aucun succès. C’est dans ces mêmes années (dans son autobiographie, il est toujours aussi imprécis dans les dates !) qu’il accepte enfin de tomber sérieusement amoureux et d’épouser une lady, Barbara, dont il aura un fils (Gregory). Le couple s’installe en Californie (Silver ne quittera plus la Californie, préférant son climat et son ambiance de tolérance raciale), et ne tarde pas à divorcer pour incompatibilité d’humeur. Tous deux continueront néanmoins à avoir de bons rapports. (Mais qui ne s’entendrait pas avec un homme si aimable, souriant, et manifestement toujours prêt à faire plaisir ?) Quant à sa nouvelle inspiration musicale, elle est liée à la découverte de la philosophie et de la métaphysique - ou ce qu’il nomme ainsi - après qu’il eut rejeté sa religion première (le catholicisme) ; il fait en effet l’expérience d’événements mystiques et d’ordre surnaturel (lévitation d’une fourchette ou autres bizarreries), qui le conduisent à penser qu’il est en rapport avec son frère aîné mort en bas-âge. C’est, indirectement, le saxophoniste Bennie Maupin qui l’a orienté vers ces territoires spirituels, voire carrément spirites. Nous sommes au début des années 70…

ASSEZ TOURNÉ !

Une série de disques dont le titre joue avec le sens matériel de « silver » (argent) est alors produite par Blue Note au milieu des années 70 (Silver’n Brass, Silver’n Wood, Silver’n Voices, Silver’n Percussion, Silver’n Strings Plays The Music Of The Spheres). Au début des années 80, H.S. reconstitue un quintette tout en continuant à proposer des musiques inspirées par la spiritualité, avant de signer une sorte de « retour forcé » au hard-bop de sa jeunesse, et de la nôtre, avec It’s Got To Be Funky en 1993. C’est à peu près à cette époque que je l’ai croisé à San Sebastian, au festival Jazzaldia : nous nous sommes trouvés à regarder des disques ensemble, il m’a signé un 25 cm de Milt Jackson où il n’était que sideman, il m’a souri (cet homme était tout sourire depuis sa plus tendre enfance), et a joué le soir même ses grands succès et quelques autres avec une intensité digne des plus grandes années. Comme il aimait tant à le dire, le quintette de ce soir-là avait su s’orienter vers un « cooking » parfait ! Que la sauce prenne, voilà un mot d’ordre qui aurait pu être le sien.

Après avoir décidé d’en finir (provisoirement) avec le « manège » des tournées, Horace Silver a continué à se laisser porter par ses rêves et ses illuminations, au point de produire un spectacle, suivi d’un enregistrement dont personne n’a voulu, intitulé Rockin’ With Rachmaninov, qui lui a été inspiré par la voix de Satchmo lui enjoignant de finir « un travail inachevé ». Ajoutez à cela un rêve qui lui fait voir et entendre Duke Ellington et Serge Rachmaninov, et le tour est joué. C’est finalement sous son propre label que le CD paraîtra. En 2005, au moment de terminer son autobiographie, Horace Silver souhaite qu’on réalise un film sur sa vie, que sa musique soit dansée par une excellente troupe, et aimerait aussi écrire un scénario de film. Et ainsi de suite, avouant pour finir avoir serré la main de Sophia Loren récemment et ne pas s’être lavé les mains pendant longtemps. Ça c’est funky, Horace !!! On vous aime à la folie.