Chronique

Ingrid and Christine Jensen

Infinitude

Ingrid Jensen (tp), Christine Jensen (s), Ben Monder (g), Fraser Hollins (b), Jon Wikan (d)

Label / Distribution : Whirlwind

La configuration de ce quintet détermine beaucoup l’esthétique du projet. Les deux sœurs, Christine Jensen aux saxophones et Ingrid Jensen à la trompette, fonctionnent souvent en section. De fait, le groupe donne la délicieuse impression d’un orchestre. À cet égard, la longue introduction de « Echolalia » - trois minutes durant lesquelles le thème est exposé - en est un des moments les plus significatifs. Mais les deux souffleuses ne sont pas réduites à leur jeu en section puisqu’elles prennent la majorité des chorus.

L’instrument harmonique est ici la guitare. À ses manettes, on trouve Ben Monder. On l’avait notamment croisé en solo, une configuration où il développe un jeu fait de nappes. Ici, vraisemblablement car il est en quintet et en sa qualité de sideman, il se montre plus classique. Or, si les soli qu’il prend, en alternance avec la saxophoniste, sur « Octofolk » ne sont guère originaux, les charges brutales qu’il donne par ailleurs, dans « Blue Yonder » ou encore « Swirlaround », sont époustouflantes. Elles donnent d’autant plus de volume à cet album qui, comme l’indique son titre, est constitué d’une série de douceurs.