Scènes

Jazz à Vienne 2009 [3]

Que reste-t-il de Jazz à Vienne après une première semaine de déluge d’images et de sons… et quelques gouttes d’orage ?
Jason Lindner, Roy Hargrove, Martial Solal, Laurent Cugny, Hank Jones, David Sanborn, David Linx, MC Solaar, Stanley Clarke, Marcus Miller, Seal…


Que reste-t-il de Jazz à Vienne après une première semaine de déluge d’images et de sons… et quelques gouttes d’orage ?

Deux moments forts. Le premier, à placer sur un piédestal, est la soirée consacrée au musicien-Janus Roy Hargrove : jazzman hard bop d’un côté et groove de l’autre, qui a fort bien assumé ces deux facettes pas du tout contradictoires. On peut parfaitement conduire une machine à swing un œil sur le rétroviseur et l’autre dans les musiques d’aujourd’hui. Dans les deux cas, un vrai feu d’artifice qui restera dans les annales du théâtre antique.

Autre moment fort, le pari osé de Jean-Paul Boutellier : donner carte blanche au plus grand pianiste de jazz français, Martial Solal. La soirée de la démesure, qui vit six Bösendorfer se faire face sur la scène du Théâtre antique, ou l’ensemble de cordes de l’orchestre de l’opéra de Lyon envahir la scène. L’angle d’attaque - le métissage du jazz - choisi par Boutellier, créateur et programmateur de Jazz à Vienne, est manifestement le bon puisque les soirées les plus métissées affichent complet. Le jazz plus classique, en revanche, attire de moins en moins les aficionados. La soirée big-band est celle qui a enregistré la plus faible jauge : près de 2000 personnes. Un bonheur pour les retardataires, qui n’eurent aucun mal à trouver place sur les chaises confortables ; moins sans doute pour les organisateurs…

Lundi 29 juin : petite jauge, grosse soirée

Tout au long de la longue histoire de Jazz à Vienne, qui fêtera l’année prochaine ses trente bougies, on a pu remarquer que petite jauge ne signifiait pas obligatoirement petit concert. Pas plus de 2000 personnes prennent donc place lundi sur les gradins du Théâtre antique pour la soirée big-band. Ils n’auront pas à le regretter.

Des dinosaures, les grandes formations ? Sûrement pas, à en juger par le big-band du pianiste Jason Lindner, qui se produit pour la première fois à Vienne.

Jason Lindner © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Parcouru par l’énergie brute d’une rythmique subtile et d’une section de cuivres imposante, il révèle une musique foisonnante d’inspiration, de créativité, d’émotions. Usant d’un vrai métissage d’influences afro-cubaines et latines, Lindner a su rassembler un véritable bouillon de culture dans le pur style « nuyorican sound » (contraction de New York et de Puerto Rico), en agglomérant la crème des musiciens de studio new-yorkais. Un vrai brassage de mambo, de musiques afro-caraïbo-cubaines qui permettent à la soirée de démarrer en trombe.

En voyant arriver sur scène Stéphane Belmondo, Stefano di Battista ou Stéphane Guillaume, on se dit que la seconde partie de la soirée sera à l’aune de la première. Laurent Cugny, qui fut l’âme de la formation Lumière et d’une des formules de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) a convié sur scène quelques-uns des meilleurs musiciens qui se sont succédé dans ses différents groupes autour de la musique de Gil Evans. Résultat : un « Enormous Band » de vingt-deux personnes. Mais réunir pléthore de chefs trois fois étoilés ne signifie pas pour autant cuisine d’anthologie. La juxtaposition d’impressionnantes individualités musicales ne se débouche pas sur la fusion parfaite. Chacun s’exprime en soliste avec un talent indéniable, mais la mayonnaise ne prend pas. Même l’arrivée, en fin de concert, du chanteur David Linx ne suffit pas à fournir le supplément d’âme espéré.

David Linx / Laurent Cugny Enormous Band © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Mardi 30 juin : Un Martial solaire

L’image restera longtemps imprimée sur la rétine : imaginez six pianos en cercle sur la scène du Théâtre antique, avec Martial Solal en chef d’équipage. Mais ce n’est pas tout : ajoutez un duo à touches mouchetées avec Hank Jones, de retour sur scène après son concert du 27 juin avec Cheick Tidiane Seck, puis un New Decaband doté d’une solide section de cuivres, et enfin les cordes de le l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Lyon ! Tout ceci n’est pas le fruit d’une imagination débordante due à l’ingestion d’un nombre trop important de Cuba Libre au bar de la presse mais le fruit d’une petite folie signée Boutellier qui donne carte blanche à Martial Solal. Un Martial très solaire qui, ce soir-là, laisse libre court à une musique plus que jamais « solanienne », véritablement inclassable, hors du temps. Mais revenons sur l’image la plus forte de la soirée, le jeu à douze mains, avec une composition de trois-quarts d’heure, « Petit exercice pour cent doigts » signée Solal et relayée par cinq pianistes invités — et non des moindres —, chacun installé derrière son Bösendorfer comme l’élève face au maître : Benjamin Moussay, Pierre de Bethmann, Franck Avitabile, Frank Amsallem et Manuel Rocheman.

Martial Solal & ses 5 pianistes / François et Louis Moutin © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Deuxième moment fort de la soirée : la rencontre en duo de ces deux incroyables papis du jazz : Hank Jones, 91 ans, d’une fluidité et d’une dextérité restée d’une incroyable verdeur, et Solal qui, accompagnés des délicats frères Moutin, renouvellent le swing sur un répertoire de standards éternels : « Tea for Two », « Round Midnight » de Monk, « Interlude » et « Peedlin’ » de Hank Jones, « What Is This Thing Called Love » de Cole Porter… Avec une perle en rappel, portée par la standing ovation du public : « Blue Monk ». Pourquoi jouer petit quand on peut faire grand ?

Martial Solal / Hank Jones / François et Louis Moutin © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

En dernière partie de soirée Solal s’adjoint les services virtuoses de cordes de l’Opéra de Lyon, ici dirigé par Jean-Charles Richard, colorés par les cuivres luxuriants de son New Decaband et le saxophone de Rick Margitza. Mais trop c’est trop ; si la musique est plus « solanienne » que jamais, à la fois simple et raffinée, en dehors de toute définition, l’ampleur du plateau nuit quelque peu à l’émotion. Il reste de cette carte blanche une vraie cure de jouvence pianistique administrée par un jeune talent de 82 ans.
Martial Solal Newdecaband et l'Orchestre de l'Opéra de Lyon © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Mercredi 1er juillet : David Sanborn, du smooth au groove

Il y avait douze ans que David Sanborn n’avait pas mis les pieds sur la scène du Théâtre antique. Le roi de l’alto allait-il offrir son habituel cocktail smooth, ce jazz aux sonorités douces s’appuyant sur des influences pop, soul et funk, sa marque de fabrique ?

David Sanborn © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Et bien non : il se fait un plaisir, dès les premières mesures, de prendre le public à contre-pied en se lançant dans une interprétation acérée, tout en relief, de « Four House », un thème enregistré avec Marcus Miller, puis enchaîne avec « Brother Ray », dédié à Ray Charles et tiré de son dernier album, Here & Gone, paru fin 2008. Poursuivant dans la veine groove, il enchaîne blues et standards ((« Saint-Louis Blues », « Basin Street Blues » — tiré également de son dernier album enregistré avec Eric Clapton). Un Sanborn tout en raffinement acrobatique et sonorités soyeuses. Il est entouré d’une excellente rythmique, le batteur Gene Lake et l’orgue vrombissant de Richard Patterson, et d’une décoiffante section de cuivres. Las, malgré l’insistance du public - plusieurs rappels -, le roi rengaine définitivement son sax.

David Sanborn Quintet © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Chaka Khan et le trio de George Duke remplacent au pied levé Randy Crawford et le trio de Joe Sample, la chanteuse de « Street life » étant gravement malade. Ce n’est pas une très bonne idée, on s’en rend compte dès que la crinière léonine de la chanteuse apparaît dans les projecteurs.

Chaka Khan © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Sans doute les programmateurs n’avaient-ils guère le choix lorsqu’ils ont fait leur marché en catastrophe ? Chaka Khan lance des reprises jazz de « I Feel So Good » puis « Take The A Train » avec un timbre de voix plus proche du miaulement que du feulement de lionne, fort loin du talent de son inspiratrice, Ella Fitzgerald. Rien de bien convaincant.

George Duke © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

George Duke sauve ensuite ce qui peut être sauvé avec des rythmes brésilo-funk inspirés de reprises d’Airto Moreira et de Flora Purim. Il aurait été plus judicieux de programmer Sanborn en second. Sans doute son sax aurait-il été plus disert…

Jeudi 2 juillet : hard bop et hip jazz au top

On l’a vu, Roy Hargrove a deux visages. Le premier est celui du jazzman classique à la tête d’un big band de 22 musiciens, le second celui du groove à travers son autre formation, RH Factor. Il assume parfaitement ces deux facettes, un œil dans le rétroviseur, l’autre dans les musiques actuelles.

Roy Hargrove Big Band © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Lors de la première partie de soirée, le quadra surdoué de la trompette et du bugle apparaît en dandy jazz : costume beige de la meilleure coupe, nœud papillon, il donne de l’allant à un big-band d’une grande fluidité, parfaite usine à swing qui évoque au fil de la soirée Count Basie et Cab Calloway, voire quelques orchestrateurs latinos. La complicité avec le public - près de 6000 personnes - se noue immédiatement, d’autant que le plat déjà roboratif est pimenté par la voix de Roberta Gambarini à la présence et au scat très sûrs. Au final, le big band donne une superbe version de « My Funny Valentine » qui achève d’embraser les gradins.

Du hard bop, on passe au hip jazz avec la deuxième formation de Hargrove, qui endosse pour l’occasion sa tenue de groover patenté - costume blanc et baskets rouges - et dirige son RH Factor avec autant d’aisance que le big-band. Au départ, un superbe premier album, Hard Groove, arc-en-ciel mêlant jazz, funk hip hop et soul. L’ingrédient manquant, le rap, est ici fourni par la tchatche à la fois fine, humoristique et pertinente de MC Solaar qui enthousiasme le public en même temps qu’il ouvre les vannes du ciel.

MC Solar / Roy Hargrove © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Une saucée, elle aussi, très groove… mais qui ne refroidit par l’ardeur du public ; sous ses parapluies ou ses capes de cycliste, il ne bronche pas.
Et Roy Hargrove lui offre une des plus belles soirées entendues depuis les premières notes de cette édition.

Roy Hargrove © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

3 juillet : Gilberto Gil, tel qu’en lui-même

Le personnage reste magnétique. Légende vivante, Gilberto Gil, tout de blanc vêtu, attire ce soir là plus de 7000 personnes au Théâtre antique.

Gilberto Gil © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

On sait tout de celui qui inventa le Tropicalisme, son engagement politique, son passage chez Lula comme ministre de la Culture, son goût, bien sûr, pour la musique brésilienne, mais aussi pour les styles musicaux les plus variés. Toutefois, comme les meilleurs intentions du monde ne suffisent pas à le changer, est-ce assez pour faire un bon concert ? Non. Gil, 65 ans, tend à répéter sans plus de conviction, mais avec sa gentillesse inaltérable, ce qui a fait le succès de sa longue carrière. La voix n’est plus aussi moelleuse, le rythme sur scène est haché, le jeu de scène vu et revu. Rien de nouveau sous le soleil tropical, si ce n’est une certaine lassitude. Mais le public n’en a cure. Il est venu rencontrer un mythe vivant. C’est chose faite. Rideau.

Samedi 4 juillet : les blues brothers de Milteau

Pour être le plus petit instrument du jazz, l’harmonica n’en reste pas moins un des plus grands pourvoyeurs d’émotion, et sans doute le plus soul de tous. Jean-Jacques Milteau le prouve ce soir-là lors d’une - trop riche - Nuit du Blues à trois plateaux. Pour le premier, le concert intitulé « Soul Conversation » (d’après son onzième album, sorti en 2008), il est accompagné de jolies pointures du blues , son éternel complice Manu Galvin à la guitare et Gilles Michel à la basse, mais surtout de deux chanteurs, (Michael Robinson et Ron Smyth) à la voix rauque et traînante, très bluesy, vrais Blues Brothers du bayou avec leurs habits et lunettes noirs.

Jean-Jacques Milteau / Michael Robinson / Ron Smyth © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Seule tache blanche, qui n’aurait pas déparé dans le dernier film de Bertrand Tavernier, Dans la brume électrique : le panama blanc de l’harmoniciste de Paname.

Milteau invite le spectateur à voyager sur la route de Memphis avec des standards du blues tel le profond « Down in Mississipi » de JB Lenoir ou le « Why Are People Like That » de Bobby Charles, alternant avec ses propres compositions ou d’autres signées Manu Galvin. Sans ostentation, avec l’opiniâtreté d’un bon artisan du blues, il fait rapidement monter la pression qui culmine lors d’un final poignant, avec une interprétation très personnelle, presque slammée, du « You Can’t Always Get What You Want » des Stones. Les deux formations qui suivent, dont celle du guitariste Lucky Peterson (cette fois à l’orgue Hammond),

Lucky Peterson © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

qui fait migrer le public vers une Californie beaucoup plus électrifiée, un blues plus gras, accompagné par une voix haut perchée et par le guitariste Joey Louis Walker, ne déméritent pas, certes, mais on n’y retrouve tout de même pas la même complicité, la même chaleur ténue.

Dimanche 5 juillet : Magical SMV Tour

Rare, mais précieux. Certains soirs, on ne sait trop pourquoi, Jazz à Vienne offre des soirées magiques où tout est parfait ; les musiciens hors pairs savent d’emblée créer une connivence avec le public. Ils vont au bout de leur art. Même le fond de l’air, d’une grande douceur, sans risque d’orage, se met au diapason. Lors de la première semaine de festival, ce fut le cas du concert de Roy Hargrove. En ce dimanche à l’air limpide, et en deuxième semaine, ils sont quatre à créer cette égrégore : Raul Midon en première partie, Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten mieux connus sous leur acronyme SMV, ensuite.

Arrivant au bras de son manager pour cause de cécité, Midon, chanteur métisse (père argentin et mère afro-américaine) se retrouve seul, sans section rythmique, face à une tâche immense pour sa première venue à Vienne.

Raul Midon © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Quasi inconnu d’un auditoire quelque peu turbulent et venu en très grand nombre - près de 7500 personnes - pour SMV, il n’a que sa guitare acoustique et sa voix pour s’imposer. Il termine pourtant son tour de chant sous les ovations d’un public ravi qui scande « Raul, Raul ». Le miracle tient à sa voix, fluide, ample, généreuse, chaude et capable d’imiter les sonorités du saxophone au point qu’on cherche le musicien des yeux. Un véritable homme-orchestre.

Le train est lancé ; il ne s’arrêtera qu’une fois les projecteurs éteints avec les trois bassistes de SMV, Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten.

SMV © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Vu le titre de leur premier album, Thunder, on aurait pu craindre un déluge de décibels sans grande finesse. Il n’en est rien, et ces artistes au sommet de leur talent en illustrent toutes les facettes à travers des duels époustouflants, mais aussi en démontrant leur savoir-faire sur d’autres instruments : Miller impérial au sax ou Clarke phénoménal à la contrebasse. Wooten, le moins connu des trois (en Europe du moins) et qui, contrairement à ses compères, arpente pour la première fois la scène du Théâtre antique, reste sagement dans le registre de la basse - avec une technique époustouflante. Eprouvant manifestement un grand respect mutuel, ces monstres sacrés donnent l’impression de se lancer des défis permanents qui font exploser les gradins. Une nuit magique.

Lundi 6 juillet : Seal fait le plein

La cohorte des grands jours commence à faire la queue bien avant l’ouverture des portes, mais à la billetterie, personne : la location est fermée depuis avril - les billets se sont arrachés en un rien de temps. Ce soir, tant attendu par certains, a lieu le concert-événement du festival, celui de Seal, chanteur de variété anglais d’origine nigériane, star de la soul abonné aux magazines people depuis son mariage avec le mannequin Heidi Klum. Il attire ici près de 8000 personnes. C’est un félin body-buildé, au visage marqué par la maladie mais à la belle voix claire, fluide, soyeuse, quoique de faible amplitude - une bête de scène sans grand talent de danseur cependant qui, ce soir là interprète les plus grands standards de la soul, tirés pour une bonne part de son dernier disque (sobrement intitulé Soul) : « I Can’t Stand The Rain », « Knock on wood » ou encore « A Change Is Gonna Come » de Sam Cooke. Cette chanson des années 60 a, pour lui, une résonance particulière aujourd’hui, explique-t-il, avec l’élection de Barack Obama, dont il est un fervent supporter. Toutefois, ces interprétations sans grande énergie ni vrai souffle donnent surtout envie de réentendre les originaux… Seal est notamment accompagné aux cuivres par trois demoiselles manifestement choisies pour leur plastique plus que par leur qualité d’instrumentiste. Le concert s’achève par une standing ovation dans un Théâtre antique survolté : les inconditionnels sont aux anges, les autres restent sur leur faim.

Auparavant, en première partie, la chanteuse franco-israëlienne d’origine tunisienne Yaël Naim, taille mince et cheveux de jais, était montée sur scène rendre un hommage à Joni Mitchell.

Yael Naim à David Donatien à Jazz sous les Pommiers 2009 © Patrick Audoux / Vues-sur-scènes

Un répertoire dans lequel on ne la sent pas parfaitement à l’aise, elle dont la carrière a véritablement débuté avec sa participation à la comédie musicale Les Dix Commandements. Elle est heureusement accompagnée par quelques-uns des meilleurs jazzmen européens, dont Stéphane Belmondo à la trompette, Eric Legnini au piano et Dré Pallemaerts à la batterie qui s’en donnent à cœur joie et font presque le concert à eux seuls. On espère revoir Yaël Naim dans son répertoire propre. Un concert qui se termine en queue de poisson, le public frustré demandant enfin à entendre son hit, « New Soul ». Mais Seal ne saurait attendre…