Chronique

Jean-Marc Foltz

Nowaten

Jean-Marc Foltz (cl), Philippe Mouratoglou (g), Henri Charles Caget (perc, waterphone, psaltérion), Ramon Lopez (d)

Label / Distribution : Vision Fugitive

Jean-Marc Foltz est un habitué des formats musicaux originaux et Nowaten ne déroge pas à la règle. Mais ce qui caractérise avant tout cet album c’est son extrême lenteur. La musique y est comme suspendue, presque évanescente. La guitare de Philippe Mouratoglou, compagnon musical de longue date du clarinettiste, les jeux de Henri Charles Caget et Ramon Lopez y contribuent bien entendu. Car tout est fait de murmures et ces souffles lilliputiens débouchent sur une grande respiration. D’ailleurs, nombre de titres évoquent ce registre : « Premier souffle », brève introduction presque bruitiste, ou encore « Homme des quatre vents » et « Un voyage immobile », qui suivent. La mélancolie pointe régulièrement et les musiciens donnent beaucoup de force dans ce qui s’apparente à de la discrétion. Tout est en effet fait d’équilibres infimes, de mille pondérations. Tout est fait de bribes, de fractions, de fragments, et l’on perçoit très rapidement que cet album joue aussi énormément avec les silences. Dans « Free Fall in Love », derrière une mélodie volontairement dépouillée, on perçoit un chorus de batterie. Tour de force : il est, en même temps et sans contradiction, aussi fugace que profond.

Que Nowaten soit le nom d’un chamane indien du Haut-Michigan n’est pas une surprise ; la musique de Jean-Marc Foltz est une grandiose invitation à l’introspection.