Chronique

Joshua Redman

Passage of time

Joshua Redman (ts), Aaron Goldberg (p), Reuben Rogers (b), Gregory Hutchinson (d)

Label / Distribution : Warner Bros.

Une très belle introduction au saxophone, puis tout de suite le son du groupe, plein entier, vous
écoutez le dernier disque de Joshua Redman. Très réussi, il confirme sur toute la ligne son
enracinement dans la tradition. Loin maintenant de la tourmente médiatique qui voulait le faire
passer pour un nouveau messie, Il continue de s’aventurer sur les terres escarpées de la tradition
moderne. Mais il a changé de monture. En 1998, Timeless Tales est enregistré avec son
groupe d’alors : Brad Mehldau, Larry Grenadier et Brian Blade. Puis en 1999, c’est Beyond.
Mais tout a changé : Goldberg, Rodgers et Hutchinson sont là. Etonnante formule qui peut rater
complètement un concert mais réussir un disque. Ici encore, Redman se montre compositeur et
arrangeur, inspiré sur Our Minuet ballade à cinq temps. Les trois musiciens qui l’accompagnent
forment une équipe solide. Hutchinson est très aérien et joue beaucoup sur les cymbales. Rogers
possède un son très rond, bien mis en avant et ses interventions sont rythmiquement découpées.
Il place ses notes en dessous, moins pour tenir la ligne de basse que pour ponctuer et dialoguer
avec le batteur. Quant au pianiste, Goldberg, il est le digne héritier d’une école new-yorkaise,
classique, tout en accords et en lignes fuyantes, mais avec un zeste de romantisme. Mais reste
une question… Pourquoi font-ils de bons disques et de mauvais concerts ?