Entretien

Jozef Dumoulin

Entretien avec Jozef Dumoulin, qui vient de sortir son premier album en tant que leader avec son groupe Lidlboj.

Né en 1975 en Belgique, Jozef Dumoulin est vite devenu un musicien en vue. Son jeu de Fender Rhodes au sein de groupes tels qu’Octurn, Magik Malik Orchestra ou Othin Spake a eu tôt fait d’attirer l’attention. Depuis quelques années, il promène également sa longue silhouette à Paris et vient de sortir son premier album sur le label Bee Jazz en tant que leader du groupe Lidlboj.

  • Comment est né Lidlboj et depuis combien de temps existe ce groupe ?

Un petit bout de temps, maintenant. Il a été créé aux environs de 2005. Nous avons commencé à trois, avec Bo Van Der Werf et Eric Thielemans. Je voulais un projet où je puisse aller au bout de mes idées. Cet été-là, nous avons fait plusieurs répétitions avant que Lynn Cassiers nous rejoigne. J’ai bien aimé ce moment et nous avons continué à quatre. Le premier vrai concert a eu lieu en novembre 2006 au Motives Jazz Festival à Genk, où on m’avait donné carte blanche. À cette époque, je n’étais pas encore prêt à me lancer totalement, surtout que je travaillais encore beaucoup comme sideman et que cela me prenait beaucoup d’énergie. Le déclic s’est fait il y a à peu près un an, pour un concert au Beursschouwburg à Bruxelles. Je sentais que j’étais prêt. Alors j’ai booké un studio, on a organisé 6 ou 7 petits concerts un peu partout en Belgique en décembre 2008 et voilà : le disque. Pour moi, maintenant, ce travail est évacué, c’est l’autoroute, je suis juste curieux de savoir ce que ça va devenir…

Jozef Dumoulin © Jos Knaepen / Vues Sur Scènes

- Comment êtes-vous arrivé à jouer du Fender Rhodes, et surtout de cette façon-là ? Vous aimez trafiquer les sons, détourner l’instrument…

Ça s’est fait petit à petit. J’en avais acheté un à la fin de mes études au Conservatoire, mais je ne l’utilisais pas. Il me servait d’étagère. Je ne sais même plus pourquoi j’avais acheté ça. Mais j’ai commencé à en jouer quand, une fois par semaine, je donnais des concerts au Muze à Anvers. À l’époque, le piano y était vraiment épouvantable. Avec mon Rhodes, j’avais un ampli avec disto, et puis le bassiste avec qui je jouais m’a prêté une pédale, et une autre un peu plus tard. Quand il a repris tout son matériel, je suis allé acheter une pédale qui ne coûtait vraiment pas cher, une Digitech, je pense. J’ai ramené tout ça à la maison et j’ai fait ma propre petite usine…

  • Vous aviez des idées précises ?

Au départ, je n’étais pas du tout dans ce type de musique ni de son. J’étais souvent surpris du résultat. Il y avait plein de « preset » que j’essayais. Mais très vite, je me suis aperçu que c’était un travail que je ne pouvais pas faire seul à la maison. Il fallait jouer ça en répétition ou en concert. J’étais dans un trip de jeunes, je partageais un appartement avec d’autres musiciens. On avait un local et on jouait tout le temps, ça tombait bien. Ça m’a appris à affiner plein de choses, à tester plein de choses. L’esprit est resté, d’ailleurs. Avec le groupe, on joue et on voit ce qui se passe. Que ce soit en concert en répétition. Donc, je n’avais pas d’idées en tête, je me suis fait une banque de sons que j’aimais bien et que j’ai appris à utiliser.

Je voulais combiner des musiques très populaires et très simples avec des univers plus complexes. C’est un peu la démarche qu’on adopte avec Magic Malik ou Octurn.

  • Mais comment avez-vous choisi les musiciens ? comment expliquer une musique sans savoir où l’on va ?

Je n’ai pas besoin de mettre beaucoup de mots sur des directions et des idées. Je pense, ayant travaillé pas mal depuis, que je cherche un lien entre différentes musiques que j’aime bien. Parce qu’en tant que sideman avec Octurn, Maak’s Spirit ou Othin Spake, je découvre beaucoup de différences. Pourtant, je ne le vis pas comme ça. J’arrive dans le groupe et je joue spontanément. J’ai aussi l’impression que, dans ces groupes, je ne dois pas faire de concessions. Je fais ce que je veux. La musique est assez riche pour que je trouve ma place. Et entre ces approches musicales variées, je voulais trouver un lien. Dans une autre optique, je voulais combiner des musiques très populaires et très simples avec des univers plus complexes. C’est un peu la démarche qu’on adopte avec Magic Malik ou Octurn.

  • Lorsqu’on écoute l’album, on se demande, justement, s’il y a un gros travail d’écriture ou si l’improvisation est prépondérante ? Vous travaillez sur des grilles ?

Il y a un peu de tout ça en même temps. Pour l’instant, j’écris des morceaux qui évoluent au fur et à mesure. Mais pour le disque, c’est assez clair je pense : des morceaux comme « Eiwaz » ou « Heroes » sont des improvisations totales. « I Sat Down » est improvisé sur une boucle que j’ai proposée. « Nog », « Emine » ou « 7 », sont des morceaux écrits. Mais le vrai défi avec ce groupe est de trouver le juste milieu. Il faut jouer avec les contraintes de la composition et trouver des solutions pour lâcher beaucoup de choses, nous surprendre nous-même. Avec Erik Thielemans, se serait dommage de ne pas exploiter ce côté très libre. Comme il serait dommage de ne pas donner à Bo des structures très précises…

  • Vous voulez dire qu’ils ont deux manières de voir les choses ?

Dans la pratique, cela se rejoint très vite. Ils n’ont aucun effort à faire pour se comprendre mutuellement. Ils viennent pourtant d’horizons éloignés. C’est peut-être l’idée consciente qu’il y avait derrière le groupe. En tout cas il est intéressant de travailler avec Bo, qui vient - pour simplifier radicalement - du monde « M-Base » et de la musique contemporaine. Eric, lui, vient de la musique improvisée et c’est Lynn Cassiers qui fait un peu la jonction entre les deux avec la chanson.

  • Elle chante, mais apporte aussi beaucoup de samples, elle trafique sa voix, joue avec les sons…

Dans les morceaux où elle chante, sur ce disque, elle n’a pas ajouté de sons, même si elle fait ça très bien aussi. Ici, je ne voulais que sa voix.

  • Les voix d’enfants, c’est elle qui les a apportées ?

Non, ce sont mes neveux et nièces ! En concert je lance parfois ce genre de chants. Pour le disque, j’ai cherché les bonnes phrases, les bons moments. Ça faisait partie de la composition.

Jozef Dumoulin © Jos Knaepen / Vues Sur Scènes

- Côté chant, justement : est-ce aussi de l’improvisation ou bien Lynn propose-t-elle un texte ? Vous travaillez ensemble ou séparément ?

Ce sont de vraies chansons, avec des paroles et une mélodie et il y a la place pour changer quelques petites choses. Sinon, c’est écrit comme un standard. Bien sûr, elle a droit à des moments de liberté, comme les autres.

  • Tous ces musiciens, vous les avez trouvé en Belgique, à Bruxelles ou Anvers. Qu’est-ce qui vous a poussé à aller à Paris ?

Je ne sais toujours pas très bien moi-même (rires). J’en suis très content en tout cas. Et je compte y rester encore un bon bout de temps.

  • Vous travaillez avec Dré Pallemaerts, par exemple, qui appartient je crois à un autre univers ? Est-ce que, à Paris, on vous emploie de la même manière ?

Ce qui se passe à Paris est assez intéressant. Avec Malik, par exemple, la musique a évolué dans une certaine direction. J’ai beaucoup d’espace pour explorer. D’ailleurs j’utilise un autre synthé en live, que je traite de la même façon que mon Rhodes. Ça ouvre de nouvelles pistes. Sinon, je ne me pose pas beaucoup la question. Bien sûr, la scène jazz en France est différente de la scène belge. C’est plus grand et, étonnamment, c’est parfois plus cloisonné. Ça a des avantages et des inconvénients. Par exemple, je n’ai pratiquement pas encore exploré l’improvisation libre à Paris. Alors oui, parfois je regrette de ne plus être en Belgique pour faire des concerts mal payés (rires) dans des cafés où l’on rencontre plein de gens différents ! C’est typique de Bruxelles. Il y a moyen de faire ça simplement, alors qu’à Paris, c’est plus difficile. D’un autre côté, une fois que tu as un groupe, il y a plus de possibilités en France qu’en Belgique, c’est clair. Plus de lieux. Et puis, en Belgique, vu l’étroitesse du pays, on est très vite appelé à faire un jour de la fusion, un autre jour du bop, puis de l’impro… C’est seulement une fois sorti de ce « système » qu’on s’en rend compte. À Paris, ce n’est pas du tout comme ça. Il y existe sans aucun doute un raisonnement de « business ». C’est pas mal, mais, pour avoir une image précise d’un musicien, on demande à ce qu’il fasse toujours le même genre de chose, tout le temps. J’aimerais bien que les jeunes en France arrivent à ouvrir un peu tout ça et à créer plus de jonctions entre les genres.

  • Mais avec des groupes comme Print par exemple, il y a quand même une scène qui recherche un peu ce type d’ouverture, non ?

Print n’est pas un groupe qui joue énormément, justement. Il est connu dans un milieu d’avertis. C’est une démarche assez intellectuelle. Tout ce qui se mélange avec la musique pop, rock ou autre, dans le milieu du jazz en France, est parfois « touchy » : il faut faire attention, il faut que ça reste assez jazz, etc…

  • Justement, votre musique est perçue comment ? On la place dans la catégorie « jazz » mais tout dépend de ce que l’on entend par-là…

Pour moi, c’est absolument « jazz ». Mais je ne revendique rien, si pour les gens ce n’en est pas, je m’en fous. J’ai assez travaillé avec des musiciens classiques, folkloriques, rock ou de musiques improvisées, mais je me rends compte qu’avec les musiciens de jazz, je fais totalement partie de cette tradition-là. Je pense en termes d’accords, gammes, rythmes mais aussi impro. C’est un langage jazz. Alors, même si certains morceaux ne semblent pas « sonner jazz », ils sont composés dans cet esprit, comme « Happy Song » par exemple. Là j’ai pris un beat, enregistré une ligne de basse en improvisant, pris un autre son, improvisé des accords dessus, puis j’ai pris un son de guitare… La démarche, pour moi, est toujours la même. Tout ça s’improvise sur des accords, des gammes, même si la forme que prend ensuite le morceau n’a rien à voir avec un ensemble de jazz acoustique. Je ne suis pas du tout préoccupé par le fait que ce soit du jazz ou pas. Mais je trouve cette discussion intéressante, car elle nous apprend beaucoup sur le monde dans lequel on vit. Pourquoi cette discussion est là ? Pourquoi les gens pensent de telle ou telle façon ? Pourquoi toujours tout diviser ?

Pour moi, c’est absolument « jazz ». Mais je ne revendique rien, si pour les gens ce n’en est pas, je m’en fous.

  • Vous sentez une différence d’énergie en étant leader d’un groupe plutôt que sideman ?

Tout à fait. En tant que sideman dans des groupes où il n’y avait pas réellement de leader, comme Othin Spake par exemple, où l’on ne parle jamais de musique, où l’on monte sur scène, où l’on joue librement, où il n’y a pas de « concept » ni de directions précises, je m’intègre comme je le sens. En tant que leader, c’est tout à fait différent. C’est moi qui produis et écris la musique, c’est à moi de redresser la barre si nécessaire. Je prends beaucoup de plaisir à essayer d’endosser ce rôle-là aussi.

  • Lidlboj est un vrai groupe. Parfois, dans le jazz, lorsqu’il manque un musicien, il n’est pas rare qu’on le remplace par un autre pour l’une ou l’autre occasion. Est-ce pensable avec Lidlboj ?

Pour l’instant, je ne me suis jamais vraiment posé la question. Ce qui nous est arrivé, c’est de faire des concerts sans l’un des membres. Je pense que Aka Moon a fonctionné comme cela aussi parfois. Actuellement, vu le type de compositions et étant donné que notre répertoire se précise, ça pourrait poser un problème, en effet, si l’un d’entre nous n’était pas présent. On verra bien.

  • Beaucoup de concerts sont prévus ?

Pas trop pour l’instant. Nous en avons fait six ou sept d’affilée pour la sortie du disque. Maintenant que j’ai un petit peu plus de temps, je vais me remettre à chercher… [1]

  • C’est vous qui faites ce genre de démarche ?

Pour l’instant oui. Je trouve ça intéressant aussi. Ce n’est pas facile, mais cela permet d’apprendre à assumer ce que l’on fait. Plus tard, on verra si quelqu’un peut s’en occuper.

Jozef Dumoulin © Jos Knaepen / Vues Sur Scènes

- Comment êtes-vous arrivé sur label BeeJazz ?

Ça fait plus de deux ans que j’étais en contact avec eux. Ils voulaient sortir un album avec moi, mais j’avais pas mal d’autres projets en cours, comme le nouvel album d’Octurn. Ils insistaient, ils voulaient que ça aille plus vite. Finalement, j’ai pris contact avec une personne du label, on s’est vu sur une terrasse à Paris, je lui ai mis le casque de mon iPod sur les oreilles, il a écouté quelques morceaux et le jour suivant, il m’a dit : « Ok, c’est bon ». Pour moi, c’est une belle victoire parce que nous sommes un groupe belge, et que notre musique n’est pas très commerciale. Et quand je vois la machinerie qui se met en place pour que toutes les conditions soient réunies, je suis très content ! C’est une autre visibilité. BeeJazz fait du beau boulot.

  • Dré Pallemaerts a travaillé sur le mixage ; il a apporté des idées, il a respecté votre vision ?

Les deux. C’est pour ça que je suis allé chez lui. J’avais beaucoup travaillé sur les sessions à la maison. J’avais une idée précise, mais je voulais l’avis de quelqu’un en qui j’avais entièrement confiance. Et Dré Pallemaerts connaît très bien la musique électronique, comme le jazz ou d’autres musiques encore. Sur pas mal de morceaux, il a proposé des mixes très propres sur lesquels je lui ai demandé de faire un peu marche arrière, car j’aime les choses un peu moins « claires ». Pour d’autres il en a proposés qui m’ont surpris, qui changeaient un peu l’idée que j’en avais et que nous avons gardés.

  • Sur scène, vous arrivez à « reproduire » cette ambiance ?

Pas trop mal, car le son que nous avons au départ, à quatre, est assez particulier. Sans trop d’efforts, si la musique vient bien, il y a toujours quelque chose qui se passe. Et puis, le disque a été conçu dans cet esprit live, même si la scène et le studio, c’est différent. Il y a moyen d’explorer beaucoup de possibilités à l’enregistrement ainsi que dans les mixes, par la suite.

  • Vous avez enregistré ensemble, en même temps ?

Oui, mais dans des pièces séparées. Ce qui permettait de travailler les sons comme je voulais ou d’enlever un élément si nécessaire. Bien sûr, un morceau comme « Leftovers » est impossible à refaire en live. Ce n’est pas le but ! Ici, l’idée était de prendre des éléments enregistrés dans divers contextes et de les détourner. A l’inverse, il y a plein de morceaux que l’on joue en live et que je ne mettrai jamais sur disque. En live, on prend parfois beaucoup de temps pour de petites choses qui ne se communiquent pas sur un disque. Un concert, c’est particulier, les gens s’abandonnent aux musiciens. Le disque, au contraire, les gens le prennent dans leur intimité, ils l’écoutent où ils veulent. C’est un autre moyen de communication. Et ça m’amuse d’être attentif à ces différences.

  • Vous dites bien aimer les sons et les musiques un peu « bizarres » ; qu’écoutez-vous ?

Je veux parler de musiques dans lesquelles je m’attends à ne pas savoir tout de suite ce qui se passe. J’aime d’ailleurs ça dans toutes les formes d’art. Quand je vais écouter un concert, voir une expo ou un film, j’aime ne pas savoir tout de suite où je suis. L’art n’est pas fait pour être consommé facilement. Tout est tellement formaté dans la vie - même si, parfois, c’est bien - qu’il est important de bousculer tout ça de temps en temps.
Pour en revenir à ce que j’écoute, j’avoue que ces derniers temps, c’est surtout ce sur quoi je travaille. Ça ne m’était plus arrivé depuis des années. Avant, j’écoutais de la musique en permanence. Il en y 24h sur 24, chez moi. Même quand je dormais. Je ne dis pas que je n’écoutais plus de musique quand je travaillais sur mon disque ou sur celui d’Octurn, mais il n’y avait plus, chez moi, ce travail d’écoute et de recherche. Maintenant, ça revient petit à petit. Ces derniers temps, j’ai beaucoup écouté Morton Feldman. Il a été très important pour moi. Je viens d’acheter Coptic Light qui est fantastique. Mais je m’amuse aussi à acheter de grands coffrets du style « histoire du jazz ou du blues » avec 50 disques pré-be bop. Il y a des choses fabuleuses. C’est dommage, d’ailleurs, que cette musique-là soit parfois oubliée, même dans l’enseignement. J’ai toujours trouvé bizarre qu’on prenne le be bop comme point de départ du jazz en oubliant les cinquante années qui précèdent. Rien qu’au niveau pianistique, il y a des choses fantastiques.

  • Vous jouez encore du piano acoustique, à propos ?

Oh oui ! Je viens de travailler avec Franck Vaillant pour qui je joue principalement du piano. Dans le groupe de Robin Verheyen aussi, je joue essentiellement du piano. Maintenant, j’arrive à mieux gérer les deux. J’étais tellement noyé dans le Rhodes, je cherchais tellement, qu’au piano j’étais perdu. Ça m’a souvent attristé car je viens de là, quand même. Je n’arrivais plus à reproduire le son que je voulais, c’était pénible.

Je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre que de la musique…

  • J’ai parlé de vous un jour avec Diederik Wissels, qui a été votre professeur ; il m’a dit qu’à un moment vous aviez été tenté de tout abandonner pendant vos études de piano jazz au Conservatoire. Et il vous avait dit : « Si toi tu arrêtes, alors, il n’y a pas de raison que nous, nous continuions. »

Oui, j’avais des moments de découragement fréquents à cette époque. J’avais commencé d’autres études. J’étais en décalage total avec moi-même quand j’ai décidé de faire de la musique sérieusement. J’avais déjà plus de 20 ans. Et je suis énormément redevable à Diederik Wissels car non seulement il m’a appris plein de choses mais au moment où je n’avais pas confiance en moi, il a pris le temps de me redonner de la force. J’ai pris du recul, grâce à lui. Rétrospectivement, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre que de la musique…

par Jacques Prouvost // Publié le 22 février 2010

[1NB : On pourra retrouver Lidlboj à l’occasion du festival BeeJazz à Paris au Sunside en mars 2010.