Julien Desprez est un extraterrestre.
Il nous convie ici au voyage vers d’autres planètes, là où son univers prend toute sa mesure. Son voyage, il aurait pu le faire accompagné ; il a préféré dans un premier temps être seul, ouvrir une voie avant d’engager éventuellement, un jour, ses camarades du Collectif Coax.
Seul avec sa guitare électrique et ses pédales d’effets, il ne voit pas le solo comme un passage obligé pour l’instrumentiste qu’il est, mais plutôt un trop-plein d’idées sonores à exploiter. Dans ce voyage, la volonté narrative est absente ; néanmoins, puisque vous êtes invités, rien ne vous empêche de créer vos propres histoires, bien au contraire.
Ruptures, accélérations, ralentissements, bien malin qui pressentira ce qui va se passer durant ces dix-huit minutes. En effet le système (solaire ?) n’est pas fermé, tout peut y entrer, accords, bruits, mélodies, sans pour autant que l’on tombe dans le zapping.
Alors pourquoi Acapulco ? Nous y verrons le nom d’une colonie lointaine, à mille années-lumière des percussions et guitares mexicaines. Soleil, profusion, plaisir, détente, excitation, exotisme, tout est là pourtant ; et on se met à rêver que Julien Desprez devienne une star dans les galaxies les plus éloignées…
Mais revenons sur Terre ; certes, le guitariste a peu de chance de côtoyer les charts avec ce disque noisy ; mais au moins aurons-nous fait le voyage ensemble - un beau voyage sidérant, à défaut d’être sidéral, à mille lieues de l’austérité ambiante.