Chronique

Julien Vinçonneau Quartet

A Close Land and People

Julien Vinçonneau (g, comp) ; Xavier Normand (b) ; Elie Dalibert (as) ; Florian Chaigne (dm) ; Leïla Martial (voc) ; Nelson Veras (g) ; Geoffroy Tamisier (tp) ; Gweltaz Hervé (as)

Label / Distribution : Aloya Music

Le début dans une sorte de doux balancement idéal séduit immédiatement et, durant les toutes premières minutes de A Close land and People, on se dit que le quartet emmené par le guitariste nantais Julien Vinçonneau met, dès son coup d’essai, un pied dans la porte et pourrait bien s’installer très vite dans la cour des musiciens qui comptent, ceux dont on guette des nouvelles dans une avidité anxieuse.

Mais il faut reconnaître que l’intérêt s’émousse un peu et que l’engouement retombe, en l’occurrence dès le deuxième morceau. Cette reprise de Nirvana, fausse bonne idée qui ne trouve jamais complètement son point d’équilibre entre le respect et le décalage, la relecture et l’audace.
Ce n’est pas tellement le choix du répertoire qui pose problème. Après tout, ce n’est pas la première chanson de Kurt Cobain qui se trouve du côté du répertoire jazz et, passé le contraste de façade entre les genres, on pourrait maintenant presque considérer que ce groupe à guitare de Seattle est devenu un réservoir de standards comme un autre.

Pour autant, après cette chute un rien brutale, de nouveau se déploient de beaux mouvements musicaux, amples, dans lesquels le quartet retrouve vives couleurs et fière allure.
Telles les majestueuses et langoureuses lenteurs d’« Ekko.m » où la trompette de Geoffroy Tamisier se déplace avec beaucoup d’élégance. Et il y a le retour de Leila Martial, après une première intervention décevante sur le morceau cité plus haut, là bien plus en valeur et en grâce dans son rôle de diseuse de Neruda.
Nelson Veras, qui avait déjà fricoté avec le groupe, se mêle quant à lui parfaitement dans une « Tête chercheuse » joliment conclusive.

Dans cet ensemble, de belles promesses et de petites déceptions, un esprit optimiste notera que le morceau le plus faible est la seule reprise et que certains thèmes particulièrement bien tournés peuvent aller au-delà d’eux mêmes. A suivre, donc.