Chronique

Kenny Wheeler

Dream Sequence

Kenny Wheeler (tp, flh), Ray Warleigh (as, fl), Stan Sulzmann (ts), John Parricelli (g), Chris Laurence (b), Tony Levin (d)

Label / Distribution : Pi Recordings

Figure emblématique de la maison de disque ECM durant les années 70, Kenny Wheeler navigue sur l’océan Jazz sans jamais jeter l’ancre. Il côtoie les plus grands créateurs de ces trente dernières années, et chacun de ses disques est un vrai bonheur de poésie musicale.

Dream Sequence est en fait une sorte de compilation : quatre sessions d’enregistrement au Gateway Studio de Londres entre 1995 et 2003. C’est un disque qui montre aussi le trompettiste canadien dans différents contextes : solo, duo, trio, quartet, quintet et enfin sextet.

Entouré de musiciens anglais, il nous fait voyager à travers le temps et ses compositions. Ce disque commence et se termine par deux de ses thèmes les plus célèbres : Until et Kind Folks respectivement ; une façon de boucler la boucle. Toujours très vif, il excelle dans une sorte de poésie incisive qui lui est propre. Wheeler possède une technique de l’embouchure très particulière, et il est souvent très difficile de savoir s’il joue de la trompette ou du bugle. Le point d’orgue de cet album est sans nul doute le thème Hearken interprété en solo. Wheeler s’y montre formidable technicien, mais aussi et surtout magicien du tempo. Un réel moment de bonheur.

Un très beau disque donc, qui permettra à ceux qui ne connaissent pas ce trompettiste de le découvrir sous toutes ses facettes, mais aussi à ceux qui suivent sa discographie de réécouter ses thèmes phares sous un jour nouveau. Malheureusement, ce disque n’est pas distribué en France. Cependant, quelques clics suffisent pour se le procurer via le site anglais HMV.