Klezmeyers

Voilà plusieurs années que le trio berlinois Klezmeyers se distingue. Leur nom trahit une influence klezmer, envisagée comme une écorce plutôt qu’une racine. Il ne s’agit pas de révolutionner le genre ou de le dynamiter à l’instar des aînés Klezmatics ou Klezmer Nova. D’ailleurs, dans Moravica leur nouvel album, il n’y a que des compositions originales, souvent signées du guitariste Robert Kessler, véritable régulateur de l’humeur d’un groupe plus porté sur la douceur que sur l’espièglerie. Il peut parfois transporter le Klezmer sur les contreforts des côtes brésiliennes (« Scheu Scheuch ») ou dans le Sud des Etats-Unis (« Cœur d’artichaut »), au risque de déboussoler un peu. Reste alors le son plein, puissant et virtuose de Franziska Orso, ancienne élève de Giora Feidman, pour les raccrocher à une tradition suggérée qui se satisferait de davantage de profondeur.