Chronique

[LIVRE] Randi Hultin

Born Under the Sign of Jazz

S’il y a un livre que tout amateur de jazz rêverait de pouvoir écrire, c’est bien Born Under the Sign of Jazz, « Née sous le signe du jazz »…

Randi Hultin, la « Norwegian Angel of the Arts », comme l’écrit Sonny Rollins, est un peu la baronne Pannonica de Norvège. Elle a donc eu la chance et le désir - ce qui est le plus important - de vivre pour le jazz. Mariée pendant des années à l’un des pianistes de Joséphine Baker, Tor Hultin, Randi Hultin fut journaliste de jazz, tout en conservant ses fonctions de secrétaire, puis d’éditrice à la Norsk Hydro, une grande entreprise norvégienne. Mais ce qui la rendra célèbre, c’est d’avoir ouvert les portes de sa maison dès 1956 à tous les jazzmen de passage.

Très vite, le milieu du jazz et la musique la fascinent ; elle constitue un livre de bord, prend des photos, enregistre des bœufs, dessine des portraits (elle a suivi des études d’arts plastiques)… Tous les musiciens qui viennent jouer en Norvège, passent par chez elle : de Eubie Blake à Chet Baker, sans oublier Dexter Gordon, Bud Powell, John Coltrane, Dizzy Gillespie, Louis Armstrong… la liste serait interminable. A chaque visite, Randi Hultin accumule les témoignages, qu’elle finira par regrouper dans cette autobiographie en forme d’album.

L’intérêt principal de ce livre réside dans les anecdotes, les nombreuses illustrations - photos et dessins - et le disque, sur lequel figurent, entre autres, une version du « Randi’s Rag » d’Eubie Blake, du « Randi » de Phil Woods, un entretien avec Bill Evans

Alors si tout amateur de jazz rêve d’écrire Born Under the Sign of Jazz, c’est pour ce pot-pourri libre et personnel, fait de rencontres, de discussions, de jeux, d’improvisations… avec tous ceux qui ont fait ce que le jazz est pour nous : une musique de la vie.

par Bob Hatteau // Publié le 18 octobre 2004
P.-S. :

Sanctuary Publishing - 1998 - 400 pages - Prix indicatif : 23 €