Le Migou

Les amis lyonnais du Grolektif [1] ont plus d’un tour dans leur sac. Après le combo post-rock April Fishes, le grand orchestre survitaminé Bigre ! ou le groupe latin core Pixvae (pour n’en citer que quelques-uns), voilà qu’ils nous sortent de leur chapeau cet étonnant groupe électro-acoustique baptisé Le Migou.

Emmené par le saxophoniste Thibaut Fontana, Le Migou est un OVNI musical comme on en fait peu. Il mêle jazz, musique de chambre, pop et musiques folkloriques avec une acuité et une musicalité confondantes. Porté par une orchestration plus qu’originale (violon, violoncelle, trompette, basse, guitare, saxophone), California Love envoûte dès les premières notes évanescentes du morceau titre aux faux airs d’un vieux tube de Chris Rea. Les autres morceaux sont faits de la même sève ; autant de petites bulles musicales qui vous explosent en pleine figure, tel le très country « Pistolero », le majestueux « Ouh le Migloup », l’émouvant « Ennio » ou l’alangui « Scotland » aux réminiscences celtiques.

L’alliage entre le clinquant des cuivres (le très coltranien Thibaut Fontana au sax et Emmanuelle Legros à la trompette) et le côté soyeux des cordes (Quentin Andreoulis au violon et Aëla Gourvennec au violoncelle) fonctionne à plein et fonde l’originalité de la musique du Migou. Le duo Nicolas Frache/Pierre Gibbe, respectivement à la guitare et à la guitare basse, assure le tempo et tisse un canevas fluide et élastique, tout en s’octroyant quelques fulgurances comme les arpèges cristallins du guitariste sur « Pour faire la sieste » ou ce slapping des familles de Pierre Gibbe sur « Tom Pouce ».

Avec California Love, Le Migou signe un grand disque. Un disque d’une beauté magnétique qui vous transperce le cœur et le corps.