Tribune

Les Arènes du jazz en danger


Après les bruits alarmants de l’été dernier, il est à craindre que l’état actuel des négociations en cours ne remettre en cause non seulement l’édition 2012 de « Jazz aux Arènes », mais l’existence même du festival à long terme.

Il est donc urgent de convaincre le Maire de Paris de la nécessité de se prononcer clairement pour le maintien de ce festival.

Une pétition (texte ci-dessous) est en ligne à l’adresse suivante

Si vous souhaitez vous y associer, merci de la signer au plus vite.

Les budgets de la Ville de Paris étant actuellement débattus, il est essentiel que Bertrand Delanoë reçoive AVANT LA FIN DE LA SEMAINE un premier état de cette pétition, avec un nombre assez significatif de signatures pour peser sur sa décision finale.

Pour toute demande d’information sur cette pétition, utilisez l’adresse suivante : zyp31@orange.fr

Merci d’avance de votre réactivité !

Bien cordialement

Martine Palmé, « Initiales »


A l’attention de Monsieur Bertrand DELANOË
Maire de Paris

Paris le 17 janvier 2012

Monsieur le Maire,

Le festival Les Arènes du Jazz est un rendez-vous incontournable de l’été musical parisien. Jean-François Foucault, qui le programme et le dirige, y a affirmé des choix esthétiques qui valorisent particulièrement les musiciens de jazz français. La qualité des concerts a rapidement fidélisé le public qui vient en confiance, assuré de partager des moments d’exception en compagnie de solistes renommés ou de talents à découvrir.

Le cadre magique des Arènes de Montmartre favorise un contact privilégié, une communion fervente entre public et artistes. Le savoir faire de l’équipe du festival offre aux musiciens les meilleures conditions de travail et de visibilité pour présenter leurs dernières créations sur une scène parisienne. De l’avis unanime des artistes, des spectateurs et de la presse, cet événement estival est une réussite.

Ce sont les subventions de la Ville de Paris qui ont jusqu’à aujourd’hui permis à l’association Paris-Ateliers (anciennement ADAC) de produire les Arènes du Jazz, à la suite de Jazz à l’Hôtel d’Albret de 1991 à 2003.

Nous avons donc été surpris de découvrir, dans Le Monde du 19 juillet, les propositions de Christophe Girard, adjoint à la Culture, pour réduire les dépenses culturelles de la Ville. La suppression des Arènes du Jazz faisant partie, entre autres, des mesures d’économie envisagées, sur l’argument d’un « prix par spectateur » jugé trop élevé, résultant d’une péréquation entre le budget du festival et le nombre de spectateurs qu’il accueille.

Sans présumer de l’exactitude des propos de Christophe Girard rapportés dans cet article (il ne s’agit pas de déclarations officielles mais de notes confidentielles que Le Monde s’est procurées), nous ne doutons pas qu’à terme la décision de continuer à accompagner un événement culturel puisse être prise en considération de tout ce qui en constitue l’essence même, en particulier la qualité et l’exigence du projet artistique, la reconnaissance dont il fait l’objet, et son impact en termes d’image et de retombées économiques ; et non pas seulement sous l’angle d’une analyse financière, qui demande à être relativisée, en fonction notamment de la jauge des salles concernées (300 places dans la cas des Arènes de Montmartre). Une telle approche ne peut manquer d’alarmer nombre de responsables culturels, et en particulier les programmateurs de jazz, qui font en connaissance de cause le choix assumé de jauges moyennes, particulièrement adaptées à la mise en valeur de certaines esthétiques.

Parallèlement à la publication de cet article, qui n’a été suivi d’aucune communication officielle confirmant ou infirmant son contenu, il s’est avéré que l’association Paris-Ateliers, en phase de restructuration pour se recentrer sur l’objet principal de ses statuts (les ateliers de la Ville de Paris) ne pourrait plus, à l’avenir, porter le festival. Ces récents changements, qui concernent la structure porteuse du festival, et non le festival en lui-même, n’impliquent pas pour autant de remettre en cause son existence. Comme précisé lors des derniers échanges avec la Ville, il convient de déterminer un nouveau support de production, ce qui est parfaitement réalisable, plusieurs structures dont Paris Quartier d’Eté ayant vocation à tenir ce rôle.

Suite à ces propositions, un récent courrier informe Jean-François Foucault « que la manifestation ne sera pas reconduite dans sa forme actuelle, et qu’une réflexion est actuellement à l’étude pour déterminer les modalités d’une nouvelle organisation de cet événement ».

Les Arènes du Jazz se déroulant en juillet, les termes de cette lettre sont à court terme inquiétants pour l’équipe du festival et les artistes concernés par la faisabilité de l’édition 2012, et plus généralement pour tous ceux à qui cet événement tient à cœur. Votre soutien affirmé aux différents champs de la création, et à ce projet en particulier, nous permet toutefois de penser que son devenir ne peut aujourd’hui vous laisser indifférent, et que vous mesurez l’importance d’une décision rapide sur l’évolution structurelle la mieux adaptée pour garantir sa pérennité.

Dans cette période d’incertitude économique croissante, continuer d’accompagner certains domaines de la création est plus que jamais un acte politique fort, qui répond à l’attente des artistes, des professionnels passionnément engagés à diffuser leur travail, et du public - la préservation d’espaces de découverte ambitieux demeurant le meilleur garant d’une culture de qualité.

Nous ne pouvons imaginer que notre capitale se prive à dessein d’une manifestation estivale attendue, particulièrement représentative de la scène française du jazz, et vous demandons, Monsieur le Maire, de bien vouloir confirmer votre soutien aux Arènes du Jazz, dont la disparition apparaîtrait symboliquement comme un signe très négatif pour l’ensemble du milieu musical.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos salutations respectueuses.

http://www.petitionenligne.fr/petition/pour-le-maintien-du-festival-jazz-aux-arenes/2068

par // Publié le 19 janvier 2012