Sur la platine

Lightin’ : Andy Emler en réécoute

Chronique tardive d’un disque d’Andy Emler


Photo : Christophe Charpenel

Édité en 1985, Lightin’ est le deuxième disque d’Andy Emler. Quoiqu’inscrit dans son époque, il garde aujourd’hui encore une vitalité qui enthousiasme.

Accessible via Youtube, avec une qualité de son qui parfois fait défaut mais permet toutefois de se faire une idée, Lightin’ est paru originellement sur le label Philéa au format vinyle mais n’a jamais été édité en CD. Pour l’occasion, Andy Emler réunit quatre improvisateurs dont deux au moins resteront parmi ses fidèles collaborateurs : Marc Ducret à la guitare et François Verly aux percussions.
De son côté Philippe Talet, transfuge du groupe de jazz-rock Abus (ex Abus Dangereux, dirigé par Pierrejean Gaucher), tient la basse électrique ; François Chassagnite est à la trompette (adoubé par Chet Baker, il est du premier O.N.J de François Jeanneau).

Surtout, il délègue la production à son copain de conservatoire Antoine Hervé, avec qui il a précédemment commis le disque en duo Horizons (chez Philoé déjà, en 1982, et où Emler est au vibraphone) qui se charge de donner une couleur homogène à l’ensemble.

Le répertoire est principalement agrémenté de compositions d’Emler, une de Verly et une de Ducret. Nous sommes là dans le son d’une époque : nappes de synthétiseur, basse électrique avec slap et rythmiques funky prétextes à des digressions solistes parfois entrecroisées.

Pas de bavardage inutile pour autant : les solistes sont encadrés par des constructions solides qui servent à l’efficacité des morceaux, Ducret et sa culture rock se permettant même quelques articulations tout en finesse qui orientent les morceaux vers d’autres atmosphères que le jazz strict. C’est Chassagnite cependant qui tire son épingle du jeu et donne sa force au disque. Dans une veine milesdavisienne des 80’s, il est de toutes les attaques et avec une faconde intarissable apporte de la chaleur à ce quintet qui n’en manque pourtant pas. A redécouvrir.