Chronique

Malcolm Braff

Yele

Malcolm Braff (p), Alex Blake (b), Yaya Ouattara (djembé, Bara)

Label / Distribution : Unit Records

Avec un pianiste (Malcolm Braff), un contrebassiste (Alex Blake) et un percussioniste (Yaya Ouattara, djembé et bara - calebasse typique du Burkina Faso), on se doute du style de musique que l’on va entendre. A peu de choses près. Sur le plan musical, on n’est pas déçu tant les trois musiciens, en osmose, montrent de complicité et de ferveur. On ne peut douter de leur implication. Parlant de ses compères, Malcolm Braff dit : « Leur musique fait écho à mon intérêt marqué pour la chose rythmique, peut-être initié par ma vie d’enfant à Dakar. Cette rencontre s’inscrit dès lors dans mon parcours de vie, ainsi que la musique qui en résulte, comme des traces de pas sur le chemin. Je ne crois pas que l’essentiel recherché soit au bout du chemin, car c’est justement le cheminement qui est essentiel. »

Si Malcolm Braff est né au Brésil, il a grandi à Dakar. Il a voyagé et voyage beaucoup et a cette particularité d’aimer les métissages musicaux (même si c’est assez à la mode de nos jours) et a même fait des incursions dans la musique dite classique en composant un hommage au génial Hongrois Ligeti ( récemment décédé).

Les trois musiciens sont donc très présents, sans se voler la vedette même si Initié très jeune à la musique de la région des Dioulas (à Bolomakoté, aux confins de ce que l’on appelait jadis la Haute-Volta), Yaya Ouattara utilise toutes les possibilités de son djembé, le faisant claquer (son le plus aigu), ou le jouant « matté », basse ou tonique. De son côté, Alex Blake, très demandé par les grands du jazz - de Dizzie Gillespie à Pharaoh Sanders en passant par Art Blakey ou Sonny Rollins, entre autres - n’est pas en reste, au point que le public applaudit à tout rompre (certains morceaux sont enregistrés en studio, d’autres en live, et le tout date de 2000 déjà !). C’est peut-être Malcolm Braff qui reste le plus en retrait et, sans trop en faire, laisse la priorité à ses compagnons.

Si tout cela est réussi et plaisant, on boude un peu son plaisir car le style est un peu trop « académique » - impression d’avoir déjà entendu ça trop souvent. Par courts instants, le trio fait songer au dernier et remarquable disque de Randy Weston, Zep Tepi, (avec The Randy Weston African Rhythms Trio) par ls percussions et la basse…. « folie » en moins.

par // Publié le 4 juin 2007