Massaliazz

Faire passer le savon de Marseille du vert olive au bleu jazz, fallait oser. Et ils l’ont fait, les trois de Massaliazz, des gars du coin qui ont donc lessivé des vieux airs du répertoire marseillais, des chansons de Vincent Scotto (« Adieu Venise provençale »), ou bien des scies à la Fernandel (« Félicie aussi », de Casimir Oberfeld, mort à Auschwitz), ou encore des pastis maison à base de Rollins ou Coltrane (« La Mounine à deux ») ; et enfin des bouillabaisses à eux (« La Buvette, dix jaunes »).

Mais pas besoin d’avoir son mastère en pétanque pour goûter cette musique fraîche comme un rosé de Provence. Le jazz est bien là, tendance hard-bop mâtiné de mistral. Les arrangements de Michel Zenino sonnent au plus juste, repris par ses deux comparses de solide volée : Jean-Pierre Arnaud, batterie, Olivier Temime, ténor. Rien de folklo au sens péjoratif pour cette musique sincère et heureuse, célébrant une ville et une culture authentiques.