Chronique

Mat Maneri Quartet

Sustain

Mat Maneri (viole), Joe McPhee (ss), Craig Taborn (p, kb), William Parker (b), Gerald Cleaver (d)

Label / Distribution : Thirsty Ear

Deux concepts composent cet album, qui fait partie de la Blue Series du label Thirsty Ear. Le premier est d’ordre spirituel : décrire le cycle de la vie, de la naissance à la mort, qui est vue comme purification. Le second concept est musical : alterner solos (aptement nommés Alone) et de morceaux en groupe.

Les solos sont tous intéressants, voire passionants. Maneri lance l’album en explorant des crissements et complaintes à bas volume. Taborn préfère la méditation à la narration, mais confond parfois le prétentieux et le profond. Parker évoque la plénitude et la présence de la chair. Si vous devinez comment Cleaver produit son solo, dîtes-le moi ! Enfin, McPhee se positionne comme un Lester Young ré-incarné, au souffle plus éthéré que jamais, mettant à nu la connection entre l’air et le métal. En bref, c’est très beau.

Les morceaux en groupe sont généralement des explorations texturales collectives assez denses et sous-terraines (au niveau du volume), que quelques décharges électriques tirent vers la lumière. Sur Nerve, par exemple, Maneri rappelle le Pete Cosey entendu aux côtés du Miles voudou-jazz-funk du milieu des années 70.