Chronique

Mira Mode Orchestra

Restless City

Friedemann Prub (d), Felix Otto Jacobi (b), Eren Solak (kb), Joachim Ribbentrop (g), Ede Merkel (sax, fl), Sebastian Piskorz (tp), Nilz Marquardt (tb).

Label / Distribution : Double Moon

Tout le monde ne gagne pas à être connu.
Le Mira Mode Orchestra si.

Notamment parce que ce septet constitué autour du saxophoniste et compositeur Ede Merkel offre au mélomane des matières sonores inouïes. Ainsi, sur le premier morceau, « Black Afghan », à une introduction reposant sur un riff de cuivres succède la mélodie, ponctuée par les mêmes riffs mais cette fois interprétés par des cordes. Quelques mesures plus loin, un solo de guitare s’échappe sur un rythme plus latin. En un seul morceau, on a déjà aperçu bien des paysages. De même, le titre éponyme débute comme une valse. Puis, sur « Dagidum », le Mira Mode Orchestra mêle à nouveau les genres, et suit un interlude pour cordes. On replonge ensuite dans l’univers étonnant du septet avec « Elegant Rolling ».

Une des merveilles de ce disque, « Glacial Moraine » - pour voix, septet et cordes, est écrit et chanté par Clara Hill. Après une introduction « évanescente », la mélodie s’installe, évidente et émouvante ; puis c’est l’acmé et la chanson s’échappe dans un tutti d’orchestre débridé. Sur un rythme entraînant et une mélodie répétitive, « Pommerania » est, lui aussi, une belle réussite. L’atmosphère est plus « soul », plus funky sur « Shade Of Ivory », suavement chanté par Simple One. Le disque s’achève par « The Story Of The Fisherman », qui sonne par moments comme un vinyle qui craque, avant de partir vers l’électro-funk répétitif et lounge. C’est une sorte de jazz « no limits » que le Mira Mode Orchestra nous offre ici. Nous, on prend et on dit merci.