Manifestement, et dès leur première rencontre au « Northsea Jazz Festival », ce fut le coup de foudre musical et humain entre Nico Gori et Fred Hersch. Le premier connaissait évidemment le pianiste, il en appréciait le travail, le parcours, les immenses qualités. Quant à Hersch, il eut l’occasion d’entendre le clarinettiste et fut séduit immédiatement par sa sonorité et son phrasé. Le dialogue ainsi facilité, ils se donnèrent rendez-vous à Florence et se produisirent en duo.
Le présent enregistrement est la suite logique de cette histoire, et il justifie pleinement la séduction réciproque qui s’est opérée. Deux standards pour introduire et conclure le dialogue (« Old Devil Moon » et « Tea For Two »), les autres morceaux étant majoritairement de la plume de Fred Hersch. On connaît les qualités de ce dernier, clarté de l’énonciation, admirable sens mélodique et harmonique, toucher à la fois plein et sensible. On découvrira un clarinettiste qui doit sans doute beaucoup à de grands anciens comme Tony Scott ou Buddy De Franco, et qui montre une inspiration constante et de grandes qualités d’improvisateur. Beaucoup d’aisance, de fluidité : ce dialogue musical est une réussite incontestable.