Norbert Lucarain

Le noctambule porte en lui, et depuis longtemps, les germes explosifs de cette musique. Qu’il ait été derrière son vibraphone ou sa batterie, Norbert Lucarain a toujours su apporter aux groupes dans lesquels il jouait sa touche d’humour lunaire. Mais son véritable projet prend enfin forme.
Son trio ainsi composé : Nicolas Mahieux (contrebasse) en pompe shadokienne, Christophe Lavergne (batterie) en Woody Woodpecker chaotique et Norbert, l’homme aux quatre mains, Pokémon de type métal, gesticulant et inventif. Les onze titres s’enchaînent presque sans heurt, dans un amas de claquements, de roulements rebondissants et de résonances originales.

Enfin libéré de toute contrainte extérieure, le vibraphoniste présente un condensé de son univers musical. La prédominance du rythme, l’intérêt extrêmement raffiné pour la sonorité (il a créé et breveté un modèle de mailloche à double attaque), la concision des propos se retrouvent exposés dans chaque morceau. De même, son goût prononcé pour la musique africaine et ses dérivés, ainsi que son humour décalé, forment le fil conducteur de ce disque.

Tout, dans ses compositions, dans son attaque, dans son jeu, dans sa sonorité, est neuf, brillant et réussi. Tout ce qu’il fallait savoir sur le vibraphone était dans les discographies de Lionel Hampton et Milt Jackson. Tout ce qu’il faudra savoir désormais est dans ce disque.