Chronique

Norma Winstone

Dance Without Answer

Norma Winstone (voc), Glauco Venier (p), Klaus Gesing (b-cl, ss)

Label / Distribution : ECM

C’est peu de dire que Norma Winstone va chercher loin ses chansons pour le troisième disque de son trio chez ECM ! Quand j’ai entendu, et identifié, « Cucurrucucu Paloma », dont j’avais plus ou moins en tête une version par Dario Moreno, j’ai quand même été surpris. Mais pas du tout déçu, d’autant que dans la foulée, je me suis régalé de « Bein’ Green », une chanson pour enfants que Sinatra a chantée, et encore de « San Diego Serenade » que je connaissais par Tom Waits. Et il y en a d’autres !

Il est peut-être utile de rappeler au public français que Norma Winstone s’est d’abord manifestée à la fin des années 60 en chantant chez Ronnie Scott’s, avant de rejoindre les groupes d’avant-garde animés par des musiciens comme Mike Westbrook, John Surman, Kenny Wheeler, John Taylor… bref, le gratin du jazz anglais de l’époque. Avec les deux derniers cités, elle forme Azimuth, qui enregistrera pas moins de sept albums pour ECM. Parmi de très nombreuses rencontres, on signalera celle qui, avec Fred Hersch, a donné Songs and Lullabies. Son trio actuel date d’il y a une douzaine d’années.

Sur une voix finement grainée, qui a pris avec le temps des teintes doucement pastel et me fait parfois penser à celle de Meredith d’Ambrosio, une douce amertume s’entend dans ce beau récital, enregistré comme il se doit avec le sens de l’espace propre au son du célèbre label.