Entretien

Olivier Temime

Pas si « saï saï » que ça !

Né au pays des calissons, (Aix-en-Provence) en 1974, Olivier Temime a évolué entre un père amateur de free jazz, une tante chanteuse et pianiste et un ami de la famille saxophoniste.
Pour illustrer la sortie de son album « Saï, saï, saï » [1] voici le parcours tulmutueux et atypique d’un « mauvais garçon. »

Photo : Hélène Collon

Quel est le premier instrument dont vous ayez joué ?

J’ai commencé par la guitare classique à l’âge de 12 ans, puis deux ans plus tard j’ai appris le sax alto. J’ai suivi des cours particuliers de 14 à 16 ans mais je suis globalement autodidacte.
J’ai appris en montant des groupes qui se produisaient dans des concerts et qui tapaient souvent le bœuf. A 14 ans, après 6 mois de pratique du sax j’ai joué dans une boîte de musique brésilienne à Marseille. Mais, de 16 à 22 ans, la rue fut mon « domaine ».
En 1996 j’ai obtenu la médaille d’or de la classe de jazz de Marseille, dirigé par Philippe Renault, même si je n’allais quasiment jamais aux examens car j’avais dèjà pas mal de concerts et cette même année je suis monté à Paris.
Depuis 15 ans, je joue partout où l’on me laisse jouer, mais très tôt j’ai fait des grandes scènes avec le groupe que j’avais dans le sud (fusion), notamment à Montreux à 19 ans. J’adore me produire dans les clubs, qu’ils soient grands ou petits. Dès mon arrivée à Paris le Sunset , le Duc des Lombards et le P’tit Opp m’ont accueilli.

Parlez-moi de votre rencontre avec les musiciens du groupe

Je les connais depuis environs 8 ans, on s’est produit dans plein de contextes différents mais jamais tous ensemble. Par exemple Manu Duprey, le pianiste n’avait jamais joué avec Jean-Pierre Arnaud, le batteur et Gilles Naturel le contrebassiste.

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour « Saï Saï Saï » ?

Elles ont été multiples : c’est comme une planche-contact des musiques que j’ai écoutées ces dernières années : musiques africaines, jazz, Brel, plein de trucs différents. Je compose au piano, tranquille à la maison avec mon chat. Mais les mélodies peuvent m’arriver en tête dans la rue ou durant mon sommeil.
Sweet Princess et Bushfire sont des morceaux que j’ai écrits seul il y a 3 ans.
Quant à Salted Kiss et Song of the Flying Fish, ils sont tout récents, je les ai peaufinés avec Jérôme Barde, le guitariste, et Manu Duprey, une semaine avant l’enregistrement.

Comment s’est déroulée la sortie du disque au Duc des Lombards ?

L’accueil était super, le club plein les deux soirs suivants aussi. L’orchestre sonne de mieux en mieux et les gens ont l’air de vraiment apprécier le répertoire.

par Claudine Declercq // Publié le 21 janvier 2003
P.-S. :

En concert :
23 mars : Londres, Barbican center avec Guy Barker Septet et le Philarmonique de Londres.
17 et 18 avril : Hot Brass d’Avignon avec Rippert’s bus
3 au 16 Mai : Arabie saoudite avec Barket
17au 26 mai : tournée en Angleterre avec Barket
28 au 31 mai : festival de St Louis avec le trio
1 au 5 juin : Casablanca en quartet.
6 au 12 juin : Toulouse avec Tonton.
13 et 14 juin : le Duc des Lombards avec le groupe électrique The Volunteered Slaves.
26 juillet : Montpellier - Festival de Radio France
puis Marciac, Ramatuelle, Pinarello, Tunis.

[1Saî, Saî = mauvais garçon en sénégalais.