Chronique

Orchestra Baobab

Tribute to Ndiouga Dieng

Balla Sidibe (voc), Rudy Gomis (voc), Issa Sissoko (saxes), Thierno Koite (saxes), Charlie Ndiaye (b), Mountaga Koite (cga), Abdouleye Cissoko (kora)

Label / Distribution : World Circuit / Night & Day

Un regard vers le passé, un autre vers l’avenir, traversent et encadrent ce dernier album réalisé par ce monument de la musique sénégalaise que sont l’Orchestra Baobab, maîtres de l’afrocubain.

Hommage appuyé à l’un de leurs chanteurs, Ndiouga Dieng, décédé l’an passé mais inscrit pour toujours dans l’histoire du groupe (commencée durant les années 70 à Dakar), la formation fait entendre la voix du fils, sur scène, qui reprend avec courage et sincérité les paroles du père. On trouve également dans ce disque des versions plus étoffées de titres de Ousmane Mbaye, un de leurs compatriotes disparus que des membres de l’orchestre, plus jeunes, entendaient jouer, à la radio, seul à la guitare. Enfin, Thione Seck qui avait quitté le groupe en 1979 pour une plus que brillante carrière solo retrouve ses compères sur « Sey ».

Mais on n’y entendra plus leur guitariste historique Barthélémy Attiso qui n’a pas rempilé, dix ans après leur dernier come-back Made In Dakar. En revanche, derrière la guitare, on aura la surprise de reconnaître les cordes d’une kora, instrument inédit dans l’orchestre, notamment sur « Fayinkounko » ou « Alekouma ».

Avec cet ensemble renforcé et ce nouveau répertoire, parfois seulement remanié, les voilà donc repartis dans une longue et fiévreuse tournée des clubs d’où tout a commencé pour eux — leur nom, on le sait, est toujours resté attaché à leur première résidence maintenue et gagnée soir après soir. Peut-être cette tournée les mènera-t-elle, cette fois, jusqu’à Cuba où ils ne sont encore jamais allés ? Car il n’est pas trop tard, sûrement qu’un prochain retour se prépare, déjà, pour 2027. Le baobab, décidément, n’a pas fini de grandir.