Chronique

Pachora

Astereotypical

Chris Speed (cl), Brad Shepik (g, tambura, saz), Skuli Sverrisson (el b), Jim Black (d)

Label / Distribution : Winter & Winter/Harmonia Mundi

Jim Black, Brad Shepik et Chris Speed sont des musiciens connus pour leur participation dans le jazz new-yorkais dit downtown : ils jouent aux côtés de Dave Douglas, Ellery Eskelin ou encore Tim Berne, et le premier album de Pachora est sorti sur Knitting Factory Records.

Avec Pachora, il s’agit d’explorer les musiques populaires traditionnelles des Balkans et du Moyen-Orient, en mettant en exergue les aspects mélodique et rythmique, le tout avec un son clair et ouvert, presque pop. Il ne s’agit pas de jazz : même les improvisations (qui ne sont pas le point focal du groupe) ne s’y réfèrent pas.

Les six premiers morceaux présentent cette musique joyeuse, avec ses thèmes aux unissons étourdissants et aux rythmes sophistiqués et dansants (par exemple, le 7/4 de Bushka Lounge passe quasiment inaperçu). En effet, une programmation judicieuse rendrait cet album tout indiqué pour ces fêtes de famille où les différentes générations n’hésitent pas à se rencontrer sur la piste de danse. En dessous de la clarinette sautillante de Speed, Shepik et l’Islandais Skuli Sverrisson rivalisent d’ingéniosité accompagnatrice.

Au moment où on commence à se lasser de cette formule retournée dans tous les sens, l’ambiance change avec Drifting, dont les rapides arpèges nous sortent des cafés pour nous emmener dans de vastes espaces, et donnent un second souffle à l’album.

Seul un morceau déçoit : Push, perdu dans un brouillard électrique, est tout à fait déplacé dans ce contexte. En revanche, Rider, avec un Jim Black au derbouka, réalise une fusion parfaitement naturelle d’un son arabe et d’une attitude rock.