Chronique

Paolo Damiani

Ladybird

Paolo Damiani (cb, violoncelle), Paolo Fresu (tp, bugle), Diana Torto (voix), Achille Succi (as, cl), Gianluca Petrella (tb), Bebo Ferra (g), Roberto Dani (dm), Fulvio Maras (perc).

Label / Distribution : EGEA

Ladybird nous invite à parcourir les nuages et nous laisser guider par les vents. A l’écoute de cet album, une légère brise envahit l’espace et vient nous rafraîchir. Entre jazz, musique folklorique italienne et poésie, Paolo Damiani nous fait rêver. La douceur de ses compositions, le timbre feutré de la trompette de Paolo Fresu et la voix enchanteresse de Diana Torto sont autant d’ingrédients qui nous font apprécier cette musique d’une douceur et d’une fraîcheur poétique.

Ce qui donne force et beauté à cet enregistrement est sans nul doute la place et le rôle de chaque musicien, notamment de Diana Torto au chant. A part deux titres « L’Amor messo da parte » et « Quello che non voglio » qui ont des paroles, les sept autres compositions accordent une place égale à chacun. Diana Torto utilise sa voix comme un instrument à vent. Bien loin du scat, elle se faufile entre la trompette de Paolo Fresu, la guitare de Bebo Ferra et le saxophone ou la clarinette d’Achille Succi. Ces entrelacements de sonorités créent des ambiances chaleureuses et paisibles. Le style de Paolo Fresu à la trompette bouchée et au bugle est en parfait accord avec ces atmosphères. Souvent critiqué pour son immobilisme davisien, il prend ici une belle revanche. On retrouve toutes ses qualités mélodiques et de pureté du son. Le trio trompette/saxophone/voix qui, à certain moments (notamment sur « Nel mare sconfinato di un segreto ») se cherche, joue un jeu de séduction qui sert ce disque à merveille. « Tango lento » n’est pas une simple tentative pour être dans le coup, comme le dit Stefano Benni, mais une étude sur le tango. Le disque tout entier est à l’image de ce morceau. Paolo Damiani ne « tente » pas : il réussit à donner une musique passionnée et profonde.