Chronique

Phil Grenadier

Playful Intentions

Phil Grenadier (tp), Kurt Rosenwinkel (g), Bill Carrothers (p), Larry Grenadier (b), Jeff Ballard (d)

Label / Distribution : Fresh Sound Records

Sweet Transients, le premier album de Phil Grenadier, essentiellement une collection de standards joués par un quintet all-star de « jeunes vétérans », avait fait bonne impression, qui est confirmée et amplifiée aujourd’hui.

Sur Playful Intentions, exit les standards rebattus : Borderick de Bud Powell, At a loss de Brad Mehldau, Idiotheque de Radiohead et On the bound de Fiona Apple se retrouvent parmi cinq compositions personnelles et une improvisation libre.

La voix du leader s’est affermie et s’impose d’autant plus, aussi bien en tant que compositeur qu’instrumentiste. Sur Tough Love, Grenadier prend son temps, comme quelqu’un qui n’aurait (déjà) plus rien à prouver. Ellipsis prend une mélodie simple, sombre et évocatrice et la grave immédiatement dans votre mémoire. L’improvisation finale Give ’er donne à penser que ce trompettiste a encore beaucoup de marge d’évolution devant lui.

Les deux reprises pop sont bien choisies. On the bound séduit avec sa ligne de basse bondissante, tandis qu’Idioteque est plus aggressif et dissonant.

Les compagnons de jeu de Grenadier, quant à eux, sont au niveau auquel on s’attend de leur part. Ils créent une atmosphère très différente de celle de Sweet Transients. Par exemple, Bill Carrothers est beaucoup moins minimaliste que ne l’était Ethan Iverson.