Politiques d’Uz

C’est entendu, Uzeste est bien un foyer d’émancipation artistique et politique. « Poïélitique », comme dirait le Lubat. Dans cet ouvrage, dirigé par les sociologues atypiques (et critiques, comme ils se plaisent à se présenter) Julie Denouël et Fabien Granjon, vous saurez tout (ou presque) sur les étincelles qui jaillissent de ce foyer en toute saison.

Résolument politique, l’ouvrage se présente comme un recueil d’analyses et d’autoanalyses de l’« intranquillité » uzestoise. Loin de se proposer comme un modèle d’organisation, loin de livrer des recettes musicologiques pour l’improvisation musicale et orale, il s’agit là de faire le point sur l’expérimentation artistique universelle d’une minuscule bourgade des Landes girondines. Les divers points de vue, parsemés d’extraits du penseur et poète de la créolisation Edouard Glissant (l’auteur, entre autres, du « Discours Antillais » était un fourbisseur de réflexion des plus ardents pour la « bande à Lubat »), forment un ensemble cohérent dans ses incohérences.

Parmi la cohorte des contributeurs : Bernard Lubat of course, Fabrice Vieira le guitariste inlassable œuvrier, Juliette Kapla, Jaime Chao le metteur en sons, Laure Duthilleul… C’est en quelque sorte un recueil des contes d’uzeste musical.