Chronique

Quentin Angus

In Stride

Quentin Angus (g), Sam Anning (b), Ari Hoenig (dms)

Label / Distribution : QFTF

L’Australien Quentin Angus s’est établi à New-York en 2010 pour y achever son doctorat, mais aussi pour se faire une place sur la scène locale. Ses années d’études se firent auprès de personnages comme Jason Moran, Nate Smith, John Riley, Todd Coolman, et ses collaborations musicales le placèrent aux côtés de Kevin Hays, Jon Gordon, Shai Maestro, Linda Oh et beaucoup trop d’autres pour tous les citer. Ajoutant à tout cela la formation d’un quintet, l’enregistrement de deux albums indépendants, la publication de deux méthodes de guitare, une place d’enseignant à l’Université, on peut dire que huit ans après son arrivée, le guitariste est plus qu’établi dans l’univers impitoyable du jazz new-yorkais.

De ces longues années de travail, l’album In Stride est le fruit. Première production en trio. Jeune trio, mais de taille : aux côtés de Quentin Angus, Sam Anning tient la contrebasse et Ari Hoenig est à la batterie. Côté répertoire, quatre titres signés Quentin Angus, et des compositions rafraîchies de Wes Montgomery, Goo Goo Dolls, Charlie Parker et Oasis.

Si par moments l’équilibre sonore semble fragile - notamment lorsque la douceur du son d’Angus contraste avec le jeu musclé de Hoenig - l’ensemble est de très haut niveau, et très agréable à écouter. Seule réserve : le disque aurait aisément supporté l’amputation de « Wonderwall » d’Oasis. Même avec la meilleure des volontés, on ne fait pas de gros nœuds avec de la petite ficelle…

En revanche, le talent de compositeur de Quentin Angus est indiscutable. Le morceau-titre dévaste tout avec son swing imparable, le groove délicat de « One for Bernie » fait des merveilles, le mélancolique « Kinship » est addictif, mais le titre phare de ce disque est sans aucun doute « Droplets », par la force de sa mélodie et la beauté de l’interprétation du trio. Ce sont finalement les quatre créations de l’Australien qui se distinguent et sortent du lot dans ce In Stride, très prometteur bien qu’inégal. Et comme on ose espérer, dans un futur proche, un album tout entier de compositions, on souhaite une longue vie au trio qui nous a mis l’eau à la bouche.