Chronique

Ralph Towner

My Foolish Heart

Ralph Towner (g)

Label / Distribution : ECM

Ralph Towner est un musicien dont l’importance n’a d’égale que la discrétion. Imaginez donc : une discographie riche de près de trente albums, en leader et co-leader, sans compter les innombrables disques d’Oregon ; une inscription au catalogue ECM depuis 1973 ; une nomination au Grammy Award, catégorie « meilleur compositeur » en 2000 ; des collaborations avec Jan Garbarek, Egberto Gismonti, John Abercrombie, Gary Peacock pour ne citer qu’eux. Les bras doivent normalement vous en tomber. Or, en même temps, un Tour Date assez peu fourni et très peu de chroniques.

L’album relèverait-il donc de la perle rare ? L’esthétique est en tout cas à la sobriété, celle d’un guitariste acoustique qui déroule 40 minutes en solo. Les douze pistes sont toutes des compositions, hormis « My Foolish Heart » qui a donné son nom à l’album. Le titre est connu pour avoir été la bande-son du film éponyme et a été repris maintes et maintes fois par toute une palanquée de grands musiciens. En témoignent Chet Baker, George Coleman, Stan Getz, Al Jarreau et jusqu’à Rod Stewart, dont on oubliera au plus vite la mièvrerie.

La version que donne Ralph Towner est bien plus proche de celle, ultra connue, de Bill Evans. L’exécution en solo bien entendu y contribue. Mais surtout, il y a la même hypersensibilité. D’ailleurs, au-delà de « My Foolish Heart », c’est l’ensemble de ce disque qui est fait d’un velouté soyeux et précieux. Personne ne sera donc étonné qu’on préconise ici une écoute au casque pour en capter toutes les saveurs.