Chronique

Raphaël Herlem Quintet

Kairos

Raphaël Herlem (saxes), Thomas Laurent (hca), Roman Maresz (claviers), Carel Cleril (elb), Jeeb’s Paliès (dm)

Label / Distribution : Autoproduction

A la tête de son quintet, Raphaël Herlem nous propose une musique urbaine, ouverte aux influences du funk et du rock tout en s’inscrivant clairement dans l’histoire du jazz, renouvelant une association rare entre harmonica - ici joué par Thomas Laurent - et saxophone, plus vraiment entendue depuis que Pepper Adams et Toots Thielemans ont croisé le fer.

Certes, certaines sonorités de clavier peuvent sembler datées et gêner certains auditeurs, mais la puissance rythmique et expressive de la musique jouée par Herlem et ses musiciens emporte ces quelques réserves. L’harmonica, qui se fait rare dans le jazz, trouve parfaitement sa place ici, sa sonorité venant se mêler avec bonheur à celle des saxophones du leader. A leurs côtés, le trio rythmique batterie / basse électrique (Carel Cleril) / claviers (Roman Maresz) amène de la puissance, du groove ainsi qu’une couleur singulière, signature du groupe avec l’addition du baryton et de l’harmonica. La musique du quintet est dense mais peut également se faire plus légère, comme sur la la ballade « Alice », même si un peu de sobriété dans les sonorités servirait la composition. Mais ce moment d’accalmie a le mérite de nous permettre de constater que Jean-Baptiste Paliès est tout aussi à l’aise quand il s’agit de mettre le feu que lorsqu’il faut subtilement propulser cette ballade.

Après un détour par le théâtre, les spectacles pour enfants et des formations de taille supérieure, Raphaël Herlem signe avec Kairos un bel album pour une musique qui doit prendre toute sa dimension sur scène.