Chronique

Ryan Keberle & Catharsis

Find the Common, Shine the Light

Ryan Keberle (tb, Fender Rhodes, melodic, voc), Camila Meza (voc, g, gFX), Mike Rodriguez (tp), Jorge Roeder (b), Eric Doob (d)

Label / Distribution : Greenleaf Music

On avait croisé Ryan Keberle à l’occasion de son premier album avec Catharsis. Mais Music is Emotion semblait trop timoré. Peut-être parce qu’on attendait quelque chose de plus percutant de la part d’un musicien qui avait joué – accrochez-vous ! – sur des albums de David Bowie, Dave Douglas ou encore du Maria Schneider Orchestra ? Le CV a effectivement de quoi impressionner.

Deux albums plus tard, on adhère plus volontiers à la musique du tromboniste américain. D’une part car la formation a vraisemblablement éprouvé les possibilités de ce groupe sans piano. D’autre part car le quartet s’est enrichi de la participation, essentiellement à la voix, de Camila Meza. Sur cet album, elle chante et vocalise sur presque tous les morceaux, notamment « Become the Water » qui ouvre le disque de manière presque programmatique. « Find the Common, Shine the Light, Become the Water » y revient en effet comme un leitmotiv. Quelquefois – c’est le cas par exemple sur « The Times They Are A-Changin’ », une composition de Bob Dylan – elle prend le dessus. Par rapport à Music Is Emotion (un titre coltranien s’il en est) et Into The Zone, ce nouvel album est plus incisif. Le thème d’« Ancient Theory » peut faire penser à « Concert in the Garden » de Maria Schneider. Si la formation n’a pas le volume d’un orchestre de plus de vingt musiciens, on trouve çà et là ces mêmes touches aériennes et évanescentes. Outre la prestation de Camila Meza, la trompette de Mike Rodriguez y est pour beaucoup. Tous ses soli sont en effet lumineux. En revanche, le seul chorus de basse sur cet album laisse l’auditeur sur sa faim. Mais il n’est qu’une courte parenthèse sur cet album car la section rythmique, tenue par Jorge Roeder et Eric Doob, est cantonnée aux postes arrière qu’elle verrouille de manière efficace.